Contemplant un open space aux bureaux inoccupés, un chef lance à la cantonade, l’air entendu : «Dans télétravail, il y a surtout “télé” !» Les dix-huit mois de pandémie et de diffusion de cette pratique n’ont pas vaincu toutes les réticences. Cette phrase résonne aussi avec les récentes déclarations du président du Medef à propos du choix de la Belgique de rendre le télétravail obligatoire quatre jours sur cinq partout où cela était possible. «Une erreur», a jugé Geoffroy Roux de Bézieux avant d’ajouter quelques heures plus tard que «pour certains salariés qui ne peuvent pas télétravailler, l’image du télétravail, c’est un peu la glande». Malgré les quelque 4 700 accords conclus sur ce sujet ces deux dernières années, malgré les 21 % des salariés qui avaient été au moins un jour en télétravail en septembre (selon la Dares), l’idée que l’individu ne travaillerait plus sitôt qu’il échapperait au contrôle visuel de ses supérieurs ne s’est pas évaporée avec la crise sanitaire dans l’esprit du patronat.
Analyse
Que les employés plébiscitent cette plus grande flexibilité dans leur organisation (de 30 à 40 % des travailleurs font un métier où certaines tâches peuvent être effectuées à distance) ne fait guère de doute. Cela a été démontré, entre autres, par l’OCDE ou par la CGT Ingés Cadres Techs qui a constaté que 98 % des 15 000 salariés interrogés voulaient continuer de télétravailler, deux à trois jours au maximum pour la plupart. En revanche, que les entreprises par