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Libération
Pouvoir d'achat

Le versement tardif de l’allocation de rentrée scolaire a retardé l’achat des fournitures

Alors que le contexte inflationniste continue de peser sur le budget des ménages, une grande partie d’entre eux ont attendu le versement de l’ARS, versée aux foyers modestes fin août, pour acheter cahiers et stylos. Si le marché est en baisse, le secteur reste confiant.
Une femme prend plusieurs cahiers à la main dans le rayon dédié aux fournitures scolaires pour la rentrée de septembre, dans un supermarché de Langueux, en Bretagne, France, le 17 août 2024. (Matthieu Delaty/Hans Lucas.AFP)
publié le 1er septembre 2024 à 11h28

Il faut croire que les allocations de rentrée scolaire servent bien à payer les fournitures des élèves. L’Association des industriels de la papeterie et du bureau (AIPB) qui réunît 10 000 professionnels du secteur et 150 marques a présenté son étude annuelle réalisée par NielsenIQ-GFK basée sur les ventes entre le 24 juin et 25 août en grande surface et dans les magasins spécialisés. Et le constat est sans appel : une grande partie des familles ou des étudiants ont attendu le versement de l’allocation de rentrée scolaire versée aux foyers modestes, le 20 août en métropole, Guadeloupe, Guyane et Martinique pour s’équiper. Le phénomène n’est pas nouveau mais, «on observe un attentisme encore plus fort qu’en 2023», constate Samuel Gimenez, consultant GFK spécialisé sur la papeterie.

La concurrence des magasins spécialisés

Entre la semaine du 12 août et celle du 19 août, le montant des ventes a bondi de 63%, alors que l’accélération avait eu lieu une semaine plus tôt en 2023. Ce retard correspond au versement de l’ARS décalé, cette année, d’une semaine par rapport aux étés précédents. «Le rôle de l’ARS est prépondérant» dans la décision d’achat, confirme Samuel Gimenez, même si, cette année, la tenue des Jeux olympiques de Paris a aussi pu éloigner un temps les familles des rayons papeterie.

Le contexte inflationniste continue aussi de peser sur le budget des ménages. Résultat : le marché des fournitures scolaireS est en baisse. Au 25 août, le chiffre d’affaires lié à la rentrée des classes, hors trousse et cartable, était de 332 millions d’euros, en baisse de 7%. Le nombre de produits vendus a, lui, aussi baissé de 5,6%, alors même que le prix moyen était en baisse de 1,5% après une forte période d’inflation. Côté habitudes d’achat, les grandes surfaces qui dominent le marché sont de plus en plus concurrencées par les magasins spécialisés qui tablent sur une large gamme de produits et des prix compétitifs, notamment pour de grandes marques particulièrement appréciées des clients. Deux articles sur trois vendus en grande surface sont des marques nationales.

Une famille sur deux attend des réductions

«Certains organismes recommandent d’acheter les fournitures fin juin ou mi-juillet, mais c’est une erreur. C’est une légende de croire que c’est plus intéressant», insiste Christophe Le Boulicaut, directeur général de Stabilo et vice-président de l’AITB. Selon l’association, les offres promotionnelles sont plus intéressantes à partir de la rentrée, alors que près d’une famille sur deux attend des réductions pour se décider à acheter. Reste à voir si les promotions alléchantes suffiront à rattraper le retard à l’allumage du mois d’août. «Tout va se jouer sur les trois prochaines semaines», espère Samuel Gimenez. Le secteur reste confiant, en 2023, 54% du montant des ventes avait été réalisé en quatre semaines.