Nouveau président de l’Association des administrateurs professionnels indépendants (Apia) – qui promeut, forme et recrute des administrateurs indépendants dans les conseils d’administration des PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire) – Olivier Diehl observe l’«inquiétude» des dirigeants d’entreprises devant «l’incertitude» politique actuelle.

Quelle est l’ambiance chez les dirigeants à l’approche des législatives ?

L’attentisme, aux niveaux de toutes les prises de décision. Je n’ai jamais vu une telle dose d’inquiétude. Tout le monde regarde l’actualité et attend. La zone d’incertitude est probablement la plus forte que celles qu’ils ont pu traverser sur les vingt dernières années. Que ce soit pour les recrutements, pour les investissements, la politique environnementale, les implantations à l’étranger, tout est gelé, sauf si c’est un besoin impératif. Imaginez un chef d’entreprise qui doit renouveler une machine-outil essentielle, pour 20 millions d’euros, un investissement qui durera vingt ans. Ou bien s’il veut s’implanter à l’étranger plutôt que d’exporter. Il se dit qu’il vaut mieux attendre le cadre réglementaire avant de se décider. Il sait par exemple que si les taux d’intérêt montent, ses contraintes de retour sur investissement changeront. Les décisions financières, comme les prêts des banques, sont elles aussi sur pause. Idem pour les start-up, qui attendent des financements. Après le 7 juillet, en fonction des résultats, ils décideront