Une chute brutale après des mois de résultats faramineux. TotalEnergies a vu son bénéfice net au troisième trimestre s’effondrer de 65 % par rapport à 2023, pour s’établir à 2,1 milliards d’euros, en raison d’«un environnement pétrolier baissier, avec des marges de raffinage en fort repli», a déclaré le PDG Patrick Pouyanné, dans le communiqué des résultats paru jeudi 31 octobre. Le groupe indique que les marges de raffinages, donc la différence entre la valeur brute du pétrole et le prix de vente, sont «en baisse de 66 % par rapport au deuxième trimestre» dans toute l’Europe. Ajoutant à cela une baisse du prix du pétrole sur le marché mondial, les résultats du géant pétrolier chutent inévitablement.
Comparé au deuxième trimestre, l’entreprise a vu son bénéfice net chuter de 39 % au troisième trimestre. 4,3 milliards d’euros étaient attendus selon le consensus calculé par FactSet et Bloomberg, l’entreprise en enregistre finalement moins de la moitié (2,1 milliards).
Ruissellement
Plus globalement, le résultat des neuf premiers mois de l’année recule de 28 % par rapport à l’an passé, se hissant à 11,8 milliards de dollars sur un an. «Dans un contexte de croissance économique mondiale modeste et de tensions géopolitiques au Moyen-Orient, les prix du pétrole sont volatils», souligne TotalEnergies. La quatrième major pétro-gazière mondiale indique également que les prix du gaz européens se maintiennent à des niveaux soutenus, dans un contexte d’anticipation de la consommation hivernale, ce qui lui donne des raisons d’espérer de meilleurs résultats à venir.
En 2023, TotalEnergies faisait près de 20 milliards d’euros de profits, soit le meilleur bénéfice de son histoire, galvanisé par la hausse des prix du pétrole, malgré un contexte moins porteur pour les cours des matières gazières et pétrolières. Propulsée par ses projets et sa production d’hydrocarbures, le groupe a annoncé d’énormes profits dès le premier trimestre 2024, avec un bénéfice de 5,7 milliards de dollars, améliorant encore ses résultats de 3 %. Ces superprofits avaient ravivé les appels à taxer davantage l’entreprise et à arrêter l’exploitation d’hydrocarbures pour s’orienter vers des énergies renouvelables.