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Du terrifiant Patrick Bateman imaginé par Bret Easton Ellis dans American Psycho au Loup de Wall Street de Martin Scorsese, la figure du trader gavé de dollars et de cocaïne fascine la littérature et le cinéma américain. C’est une métaphore tellement efficace de l’argent roi et du capitalisme financier le plus sauvage. Le quotidien de ces petits soldats de la finance est sans doute moins excessif, moins halluciné. Mais à Wall Street comme à la City et les autres grandes places, il y a une tradition sacrée qui reste à la hauteur de la fiction : la saison des «bonus days», ce moment tant attendu qui permet aux traders et autres gérants de fonds de toucher un jackpot annuel susceptible de doubler, tripler, voir plus, un salaire déjà doré sur tranches. De quoi changer de voiture de luxe tous les ans, on caricature à peine, les concessionnaires Aston Martin et Maserati en savent quelque chose.
Des millions de dollars de bonus
Avec la nouvelle année, la distribution de ces bonus à cinq ou six zéros a commencé outre-Atlantique : selon Bloomberg, les cinq plus grandes banques d’investissement américaines (Bank of America, Citigroup, Goldman Sachs, JP Morgan et Morgan Stanley) devraient engranger à elles seules 112 milliards de dollars (109,7 milliards d’euros) de revenus grâce à leurs activités d