Après les pertes massives de ces derniers jours, les places de marchés mondiales divergent. Les Bourses européennes ont décollé à l’ouverture ce jeudi 10 avril, euphoriques après le spectaculaire revirement de Donald Trump sur les droits de douane imposés au reste du monde. Vers 15 heures, le CAC 40 Paris s’envolait de 5,39 %, le Dax de Francfort de 5,49 %, Le Footsie de Londres de 4,41 %, la Bourse de Milan de 4,42 % et celle suisse de 3,47 %.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, les Bourses asiatiques ont clôturé en forte hausse, également soulagés par la pause sur les majorations douanières américaines massives et pariant sur une accalmie dans la guerre commerciale en dépit des incertitudes pesant toujours sur la Chine. A Tokyo, l’indice vedette Nikkei a terminé sur un bond de 9,12 %, quand à Séoul, l’indice Kospi a gagné 6,6 %. La Bourse de Sydney, elle, a terminé en hausse de 4,5 % et celle de Taipei s’est envolée de 9,25 %. En Asie du Sud-Est, même euphorie. La Bourse de Thaïlande bondissait de 4,92 %, Jakarta de 4,85 %, et la Bourse vietnamienne de 6,62 %.

Après leur forte dégringolade de la veille, les marchés asiatiques emboîtent le pas de la spectaculaire volte-face de mercredi à Wall Street où l’indice Nasdaq a flambé mercredi de 12,16 % dans la foulée du revirement inopiné de Donald Trump. Le Dow Jones s’est quant à lui envolé de 7,87 % et l’indice élargi S & P 500 de 9,52 %.

L’euphorie semble cependant ralentir ce jeudi outre-Atlantique. Dans les premiers échanges, à la mi-journée, c’est la méfiance qui règne à nouveau à Wall Street : vers 15h30, le Dow Jones perdait 1,72 %, l’indice Nasdaq 2,86 % et l’indice élargi S & P 500 de 2,15 %. «La prudence reste de mise», explique Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets, une société de commerce en ligne, notamment du fait avec les tensions qui restent vives avec la Chine.

Le président américain a décidé de mettre en «pause» pendant 90 jours ses droits de douane sur le reste du monde en ramenant provisoirement à 10 % les tarifs imposés à la plupart des pays, si ces derniers n’ont pas riposté. Avec l’exception notable de la Chine qui est à présent taxée à hauteur de 125 % sur l’exportation de ses biens aux Etats-Unis.

En réaction, Pékin a appelé ce jeudi matin au compromis pour tenter d’enrayer l’escalade tarifaire entre les deux pays. «La porte est ouverte pour des négociations, mais ce dialogue doit être mené sur un pied d’égalité et basé sur le respect mutuel», a annoncé devant la presse une porte-parole du ministère chinois du Commerce. Elle a aussi assuré que son pays allait «se battre jusqu’au bout» face aux droits de douane américains, maintenant ainsi la position de la Chine depuis le début de cette crise.

Le gouvernement chinois a également annoncé réduire, «modérément», le nombre de films américains diffusés sur son territoire, une nouvelle mesure de rétorsion. Or, ce pays «reste un marché clé» pour de nombreuses entreprises américaines, relève Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank. «Et sur ce front, la guerre continue», ajoute-t-elle.

Il reste par ailleurs d’autres mesures protectionnistes de Trump en vigueur, comme les surtaxes sectorielles (acier, aluminium, automobile, en attendant le secteur pharmaceutique) ainsi que les sanctions administrées au Canada et au Mexique au titre du trafic de fentanyl aux frontières.

Mise à jour : à 16h18, avec l’ouverture des marchés américains.