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Libération
Enquête

Les complémentaires retraites carburent aux énergies fossiles

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L’Agirc-Arrco, principale caisse du pays, place les cotisations des Français en Bourse dans des secteurs émetteurs de gaz à effet de serre comme les hydrocarbures et l’automobile. Face à la pression croissante pour verdir ses investissements, l’institution fait mine d’agir sans vraiment changer de cap.
Lors d'une action d'Extinction Rebellion à Paris en décembre 2020. (Frederic Migeon/Frederic Migeon)
par Alexandre Léchenet et Marie Maurisse
publié le 18 août 2022 à 19h52

La question du financement de notre système de retraite se focalise aujourd’hui sur la durée de cotisation et du report à 65 ans de l’âge légal de départ voulu par Emmanuel Macron. Mais alors que le débat hautement inflammable sur la réforme des retraites va faire son retour à l’agenda politique, rares sont ceux qui s’interrogent sur la manière dont sont financées nos pensions par la principale caisse complémentaire du régime général, l’Agirc-Arrco. Le problème pourrait se résumer par le paradoxe suivant : le financement des retraites des salariés français dépend aussi en large partie du niveau de performances financières de multinationales du pétrole et du gaz comme TotalEnergies et Engie, dont les émissions de gaz à effet de serre contribuent à l’accélération du dérèglement climatique qui menace la planète et notre survie.

Responsabilité sociale et environnementale

Une enquête menée par Libération a permis d’obtenir la liste des placements boursiers des principales institutions de retraite en France. La plus importante est donc l’Agirc-Arrco, caisse complémentaire obligatoire à laquelle cotisent 25 millions de salariés de l’industrie, du commerce, des services ou de l’agriculture, et qui verse chaque année des retraites à 13 millions de personnes. En moyenne, un tiers de la pension des affiliés au régime est payé par l’Agirc-Arrco