Le succès de l’assurance vie auprès des Français se confirme en février. Ce placement a connu une collecte nette (les dépôts d’argent moins les retraits) jamais vue depuis 20 ans pour un mois de février. Les épargnants ont déposé au mois de février 5,8 milliards d’euros de plus qu’ils n’en ont retiré sur leurs contrats d’assurance vie, selon les données publiées ce vendredi 4 avril par la fédération du secteur, France Assureurs.

Le deuxième mois de l’année a montré «une poursuite de la tendance qu’on observe maintenant depuis plus d’un an, c’est-à-dire une bonne dynamique commerciale sur l’assurance vie, avec deux records», a déclaré le directeur général de France Assureurs, Paul Esmein. Les cotisations, c’est-à-dire les versements sur un contrat d’assurance vie, déposées en février sont en effet à leur plus haut niveau historique pour ce mois-ci, à 17 milliards d’euros, en hausse de 2 % sur un an, selon la fédération du secteur.

Les prestations, qui comprennent les rachats et les versements en cas de décès, sont elles en forte baisse de 16 %, à 11,1 milliards d’euros sur un an. Le solde entre les deux, dit «collecte nette», de 5,8 milliards d’euros, se présente lui comme le meilleur mois de février depuis février 2006. L’encours de l’assurance vie s’établit à 2 038 milliards d’euros à fin février 2025, en hausse de 5,4 % sur un an. Sur les deux premiers mois de l’année, les cotisations affichent une hausse de 6 %, atteignant 34,2 milliards d’euros.

Avec 19 millions de détenteurs pour 56 millions de contrats, l’assurance vie «représente en stock la moitié des principaux placements financiers des ménages français», souligne France Assureurs. «L’assurance vie et l’épargne retraite restent les principaux placements financiers des ménages français», annonçait la semaine dernière l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), gendarme des banques et des assurances en France.

«L’assurance vie […] assume parfaitement son rôle de leader de l’épargne française en accumulant en ce début d’année d’excellents résultats en lien avec l’amélioration du rendement des fonds euros et la baisse des taux de rémunération des placements bancaires, dont le Livret A», a commenté dans une note le président du Cercle de l’épargne Philippe Crevel. Ce placement équivaut environ un tiers du patrimoine financier des Français devant les actions non cotées et les dépôts bancaires rémunérés, autour de 20 % chacun.

Pour les mois qui viennent, après l’annonce de la hausse des droits de douane américains par Donald Trump, France Assureurs reste cependant dans l’expectative. «Il n’y a pas d’impact direct sur l’assurance vie, qui n’est pas un produit d’exportation», a affirmé le directeur général de la fédération. «On sait que quand il y a une moindre croissance, ça a un impact à la fois sur les revenus et sur la création monétaire. Donc tout cela aurait plutôt un effet négatif sur l’épargne en général».

Mais dans le même temps «lorsqu’il y a des périodes de flottement ou d’incertitude, le taux d’épargne, notamment le taux d’épargne de précaution, a tendance à progresser», a-t-il souligné. Pour Philippe Crevel, «le caractère anxiogène de la situation économique et géopolitique pourrait amener les ménages à se tourner une fois de plus vers les placements de court terme comme le Livret A».