C’est une obligation fixée par l’Union européenne et son Digital Services Act (DSA) : le réseau social X (ex-Twitter), propriété du milliardaire d’extrême droite Elon Musk, est tenu de publier les chiffres de fréquentation du site. Les données, livrées dans un rapport touffu publié fin avril par la plateforme et repérées par le média américain Politico ce mercredi 30 avril, font état d’une fuite massive des utilisateurs européens. Depuis le mois d’août 2024, la plateforme a perdu 11 millions d’utilisateurs sur le Vieux Continent, passant d’environ 105 à moins de 95 millions de personnes aujourd’hui actives sur X. Cela représente une chute d’environ 10 % en quelques mois.
Un exode auquel les Français ont majoritairement contribué, puisque 2,7 millions d’internautes tricolores ont déserté le réseau social de l’homme le plus riche du monde. Ce sont ensuite les utilisateurs polonais (1,8 million) et allemand (1,3 million) qui complètent le podium des déçus de X.
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Les critiques ne cessent d’enfler depuis le rachat de Twitter par Elon Musk en 2022. Le multimilliardaire avait rapidement modifié les règles de la plateforme, notamment en matière de modération, amplifiant la désinformation et les discours de haine visibles sur le site.
Le soutien à Donald Trump lors de la campagne, son salut nazi lors de l’investiture du président républicain, puis son poste de cost-killer fédéral ont achevé de convaincre nombre d’utilisateurs de X de mettre les voiles. A travers le monde, des entreprises, des administrations ou encore des médias - dont Libération - ont décidé de clore leur compte ou d’arrêter de partager des contenus sur le site.
Les dérapages à répétition de Musk déteignent aussi sur une autre de ses sociétés, Tesla. Les ventes de véhicules électriques de l’entreprise ont baissé de 50 % en janvier et en février. Le magnat a prévu de quitter l’administration Trump dans quelques jours ou semaines, pour se consacrer davantage à son business.