En Colombie, on les appelle «papas a la francesa» (pommes de terre à la française), mais cette fois-ci, la France n’y est pour rien. Comme aux Etats-Unis où on les connaît comme «french fries», le nom désigne les bâtonnets de patate passés dans un bain d’huile chaude, pour faire court : les frites. Si le sujet revient régulièrement dans les médias colombiens depuis quelques années, c’est en raison d’une guerre commerciale qui oppose le gouvernement de Gustavo Petro (et auparavant ses prédécesseurs) à l’Union européenne.
Le conflit a rebondi la semaine dernière avec le lancement par la Commission européenne d’une «consultation sur la mise en conformité» de la Colombie avec un arbitrage rendu en 2022 par l’Organisation mondiale du commerce (OMC). L’Union reproche à Bogotá d’avoir imposé en 2018 des droits de douane aux pommes de terre surgelées provenant de trois producteurs des Pays-Bas, de Belgique et d’Allemagne. Une mesure contraire à l’accord commercial Colombie-UE signé en 2013, et qui a permis à des productions du pays andin d’entrer sur le marché européen sans verser de