Des EPR sur un polder, ces terres sous le niveau de la mer, est-ce bien raisonnable ? Pour Greenpeace, sans surprise, la réponse est non. L’ONG a choisi le projet d’extension de la centrale de Gravelines, dans le Nord, comme «l’emblème de la sous-considération du climat dans l’entreprise nucléaire», dans un rapport qu’elle rend public ce jeudi 3 octobre. Pauline Boyer, de Greenpeace, dénonce «une aberration». Elle poursuit : «Nous sommes au bord d’une mer montante, dans une terre exposée aux inondations, et on ajoute un nouveau risque nucléaire à ces risques, au lieu de renforcer la résilience d’une population.» Constat exact : Gravelines, cité nucléaire et charmante forteresse Vauban sur le rivage de la mer du Nord, est situé dans le delta de l’Aa, des terres asséchées de main d’homme depuis dix siècles par un jeu complexe de digues et de canaux, les wateringues. C’est dans ce delta que l’hiver dernier, les crues ont été massives.

Greenpeace a choisi son moment pour lancer son pavé dans la mare nucléaire. Le débat public sur l’opportunité de cette installation d’une paire d’EPR2, d’une puissance de 1 670 mégawatts chacun, à côté de la centrale nucléaire déjà existante, la plus puissante d’Europe de l’Ouest, vient d’être lancée le 17 septembre. Ils devraient rentrer en service en 2038, avec un début de chantier en 2031. Des réunions sur le sujet vont s’échelonner jusqu’en janvier, avec le recueil de la parole des habitants et de toutes les parties, organi