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Gelé

Les impôts n’augmenteront pas en 2025 malgré l’absence de budget

Les Français ne paieront pas davantage d’impôts sur le revenu au 1er janvier 2025 malgré l’absence d’indexation sur l’inflation du barème de l’impôt sur le revenu, mais la donne pourrait changer si la France reste sans budget dans le courant de l’année.
«Les Français qui ne paient pas d’impôts sur le revenu aujourd’hui n’en paieront pas demain», a assuré le ministre de l'Economie, Eric Lombard. (Quentin de Groeve/Hans Lucas via AFP)
publié le 31 décembre 2024 à 8h48

Conséquence de la censure du gouvernement de Michel Barnier le 4 décembre, la France est dépourvue de budget pour 2025. Seule existera au 1er janvier une «loi spéciale» autorisant uniquement le gouvernement à lever les impôts et à dépenser les crédits sur la base du budget 2024, sans possibilité de nouvelle mesure.

Cette «loi spéciale» ne permet pas de pratiquer la traditionnelle indexation du barème de cet impôt sur l’inflation. En conséquence, sans nouveau budget, 380 000 nouveaux ménages risquent d’être assujettis à l’impôt sur le revenu, et des millions de contribuables d’en payer davantage.

Au 1er janvier, cette absence de budget pour 2025 n’aura toutefois pas d’impact immédiat sur les Français, qui ne seront pas prélevés davantage, a indiqué le ministère des Comptes publics à l’AFP. La hausse de l’impôt sur le revenu pourra toutefois se manifester ultérieurement, au moment de la déclaration de revenus au printemps, si aucun budget n’est adopté d’ici-là.

Dans une interview à la Tribune Dimanche, le nouveau ministre de l’Economie, Eric Lombard, s’est voulu rassurant, affirmant que «nous aurons un budget qui comportera une indexation du barème». «Les Français qui ne paient pas d’impôts sur le revenu aujourd’hui n’en paieront pas demain», a-t-il également assuré.

Le Premier ministre François Bayrou avait dit, le 19 décembre, espérer l’adoption d’un budget «à la mi-février» sans toutefois être «sûr d’y arriver». Il avait indiqué qu’il repartirait de «la copie qui a été votée» au Parlement avant la censure de son prédécesseur.

492,9 milliards d’euros de dépenses

Dans son projet de budget pour 2025, le précédent gouvernement prévoyait de revaloriser de 2 % les tranches du barème de l’impôt sur le revenu en 2025 afin de «protéger le pouvoir d’achat des Français» en évitant une hausse de la fiscalité liée à l’inflation. Le manque à gagner était estimé à 3,7 milliards d’euros pour l’Etat.

En attendant l’adoption d’un budget pour 2025, le gouvernement a reconduit au 1er janvier par décret publié au Journal officiel mardi les autorisations d’engagement ouvertes par la loi de finances initiale de 2024. Dans la présentation de son projet de budget pour 2025, le précédent gouvernement de Michel Barnier avait indiqué que cela correspondait à des dépenses de l’Etat de 492,9 milliards d’euros.

Ces crédits sont plus élevés que ce que prévoyait ce précédent gouvernement qui planchait sur des économies de plus de 7 milliards d’euros par rapport au budget initial de 2024, dans l’espoir de réduire le déficit public. Mais la censure le 4 décembre du gouvernement Barnier par l’Assemblée nationale a empêché la promulgation de ce projet de budget.