Deux chocs inflationnistes à cinquante ans d’écart, et deux scénarios économiques complètement différents. Dans les deux cas, une crise énergétique a provoqué une hausse majeure des prix à la consommation, mais les conséquences pour les entreprises et les salariés ne sont pas comparables. Dans les années 70, les marges des entreprises s’étaient affaissées, passant de 31% de leur valeur ajoutée à la veille du premier choc pétrolier de 1973 à moins de 24% en 1980. Cette fois, les marges des entreprises se portent bien, même mieux qu’avant le début de la période de crises ouverte par la pandémie. Dans sa dernière note de conjoncture, l’Insee relève même qu’au deuxième trimestre de cette année, «le taux de marge des sociétés non financières a rebondi, atteignant 33,2% de leur valeur ajoutée après 31,7% en début d’année». Ces entreprises devraient enregistrer en 2023 un taux de marge moyen supérieur de 1,2 point par rapport à celui de l’an dernier, atteignant un niveau plus élevé que celui d’avant la crise sanitaire.
Cette moyenne masque des différences entre les secteurs. L’agro-alimentaire continue d’afficher un taux de marge dix points au-dessus d’avant la crise. «S’il ralentit au deuxième trimestre, le taux de marge des industries agro-alimentaires reste élevé», relève Julien Pouget, chef du dé