Un ton plus haut. Ce n’est pas encore son courroux que le Haut Conseil des finances publiques exprime dans son avis sur les prévisions macroéconomiques formulées par le gouvernement dans son «programme de stabilité» de 2022 à 2027, le «Pstab», mais ce sont à tout le moins de forts doutes. Ce document, un rituel annuel de tous les gouvernements européens, qui doit indiquer la trajectoire de finances publiques anticipée, est enfin présenté ce vendredi en conseil des ministres à l’Elysée.
Il sera finalement transmis à la fin du mois d’août à la Commission européenne. Cette dernière aurait dû le recevoir avant le 30 avril. Elle avait accordé une souplesse à la France en raison de la période électorale, achevée depuis le 19 juin et le second tour des élections législatives. Saisi par le gouvernement le 21 juillet, le Haut Conseil estime que «ce délai excède largement ce que le calendrier électoral pouvait justifier». Sur le fond, cet organisme indépendant créé en 2012 et présidé par le socialiste Pierre Moscovici – par ailleurs premier président de la Cour des comptes –, a donc analysé de près les perspectives contenues dans ce document. Il juge qu’il «présente de nombreuses faiblesses» et pèche par son optimisme.