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Libération
Reportage

Les prêts sur gage du Crédit municipal de Lyon, «ça me laisse quelques mois pour mettre de côté et revenir»

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Avec la crise économique, le mont-de-piété de la préfecture du Rhône «se porte très bien». Un service public qui permet de joindre les deux bouts ou de faire face aux aléas, et évite à de nombreuses familles de tomber dans la spirale du surendettement.
Estimation de la valeur des bijoux pour un prêt sur gages, au Crédit municipal de Lyon, le 10 février 2025. (Bruno Amsellem/Libération)
par Maïté Darnault, correspondante à Lyon
publié le 14 février 2025 à 7h37

Ils ne se connaissent pas mais ils ont déjà dû se croiser en coup de vent. Ils partagent en tout cas la même hantise : devoir s’endetter pour «arriver à boucler le mois», souffle Myriam. Afefe «préfère ne pas faire d’emprunt à la banque». Habib, lui aussi, «évite». Alors tous trois sont des habitués du prêt sur gage du Crédit municipal de Lyon, le mont-de-piété installé depuis plus de deux cents ans dans un édifice cossu du IIIe arrondissement. Loin de l’image d’une «scorie du passé» que réfute son directeur, Arnaud Rousset, préférant souligner l’accessibilité de ce service public communal dont la première vocation reste l’aide sociale. «Un prêt normal, c’est trop de paperasse, c’est plus simple ici et je suis libre de récupérer mes affaires quand je veux», approuve Habib, enveloppe en main à la sortie d’un des guichets sous les colonnades de la galerie à l’italienne.

«Depuis quatre ou cinq ans», les «fins de mois difficiles» sont légion pour ce cuisinier de 34 ans, que sa grand-mère a initié enfant au lieu : «Des fois, je pose des bagues ou une chaîne pour partir en vacances, je jongle avec les dépenses sans pour autant totalement me priver.» Comme 90 % des dépôts faits au Crédit municipal