Toujours plus friands d’achats en ligne, les Français ont de nouveau dépensé davantage sur les sites du e-commerce l’an dernier : une hausse de 10,5 %, après celle de 13,8 % de 2022, a annoncé jeudi la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad). Mais pas sur tous les secteurs : baisse du pouvoir d’achat oblige, les ventes de produits ont reculé de 1,8 %, sous l’effet d’une baisse des volumes vendus. Ce recul est néanmoins beaucoup plus limité que le trou d’air de l’an dernier (-7 %). En revanche, les achats de services, qui représentent 60 % du total, ont bondi de 20 % par rapport à 2022. Plébiscités, les sites de voyage et de tourisme ont par exemple vu leur chiffre d’affaires augmenter de 13 %.

Au total 2,35 milliards de transactions ont été réalisées sur Internet en 2023, soit une hausse de 4,9 %. Confrontés à la hausse générale des prix, les cyberacheteurs continuent de consommer mais en maîtrisant leurs dépenses. L’alimentaire et les produits de grande consommation sont en hausse de 11 %, mais en raison largement de la hausse des prix.

Pour la Fevad, le e-commerce est pour les Français un outil au service de leur pouvoir d’achat. Selon un sondage Odoxa réalisé pour la Fédération, 85 % d’entre eux utilisent Internet pour comparer les prix. Plus d’un sur deux (55 %) estime d’ailleurs que le e-commerce ne pousse pas plus à la dépense que le commerce traditionnel.

Toutefois, les arbitrages de consommateurs plus regardants ont freiné les ventes dans plusieurs secteurs. Certaines catégories résistent, comme les produits de beauté (+5 %), mais l’érosion des ventes continue dans les produits techniques et électroménagers (-9 %) et dans le secteur du meuble et de la décoration (-1 %). Selon la Fevad, les acheteurs tardent davantage à renouveler leur matériel. Autre facteur, le boom des produits de seconde main. A titre d’exemple, la vente dans le secteur de la mode a diminué de 5 % en 2023.