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Libération
Le billet de Jean-Christophe Féraud

L’Etat a raison de protéger les activités «souveraines» d’Atos… mais il aurait dû se réveiller plus tôt

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Bruno Le Maire a annoncé le rachat par l’Etat des activités sensibles du groupe en perdition qui participent notamment à la simulation des essais nucléaires français. On peut s’en féliciter, mais la prise de conscience du gouvernement est tardive, et que va-t-il advenir du reste d’Atos ?
Le siège d'Atos, à Bezons (Val-d'Oise), près de Paris. (Ludovic Marin/AFP)
publié le 29 avril 2024 à 17h30

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Pour une fois, donnons un point au gouvernement dans un dossier industriel il est vrai ultrasensible : l’Etat a décidé de mettre sous cloche blindée les activités dites «souveraines» d’Atos, qui participent notamment à la simulation des essais nucléaires français, via une offre de rachat ferme et résolue. Dimanche, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a annoncé sur LCI avoir envoyé une «lettre d’intention» au groupe français des services numériques qui risque de finir désossé entre ses créanciers et au moins deux repreneurs potentiels, David Layani (One Point), et le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky (par ailleurs créancier de Libération). C’est pour éviter que ces actifs stratégiques ne «passent entre les mains d’acteurs étrangers» que l’inamovible patron de Bercy, qui concilie en bon équilibriste le laisser-faire libéral et l’interventionnisme étatique, a décidé de faire intervenir l’Agence des participations de l’Etat (APE).

Bras armé de l’Etat dans ce type de dossiers, l’APE, qui avait déjà opéré la renationalisation d’EDF en 2022 et pris le contrôle des Chantie