Mais où est passée l’immense fortune de Nicolas Puech, l’un des augustes descendants de la famille propriétaire du groupe de luxe Hermès ? «On a décidé le black-out complet», soupire au téléphone, depuis le lointain canton suisse du Valais, son avocat, Jörn-Albert Bostelmann, également notaire retraité. Il prévient qu’il va mettre un terme à la discussion. «On a lu beaucoup de bêtises jusqu’ici, on a des milliers de pièces à étudier», dit-il d’un ton las. Comme nombre de protagonistes de cette affaire insensée – grands patrons, avocats, communicants ou hommes de l’ombre – sollicités par la presse du monde entier : il raccroche au nez de Libération.
Mission impossible pour l’homme de loi : aider ce vieux monsieur de 81 ans à retrouver ses biens disparus, un pactole colossal. Puech, l’arrière-petit-fils du fondateur du groupe Hermès, capitalisée à hauteur de 220 milliards d’euros, accuse son ancien gestionnaire de fortune, un financier expert des ficelles du droit boursier et des coquilles offshore, d’avoir mis la main sur plus de 6 millions d’actions dont il avait hérité au mitan des années 90. Quelque 5,7 % du capital, d’une valeur de 12,5 milliards d’euros au cours de Bourse actuel. Le casse du siècle.
Le deuxième volet de notre enquête
Mais l’incroyable fric-frac ne raconte pas seulement la solitude d’un homme dépouillé de sa cassette. Il tétanise l’état-major d’une maison très soucieuse de son indépendance et dont 5,7 % du capital se baladent dans la nature. Et pourraient donc tomber en