L’inflation française est en «quasi-stabilité», constate l’Insee. Après une hausse de 1,1 % en septembre, les prix à la consommation ont augmenté de 1,2 % en octobre sur un an, annonce ce jeudi 31 octobre l’Institut national de la statistique et des études économiques. Ce mois-ci, selon des estimations encore provisoires, les prix ont progressé de 0,2 % après une baisse de 1,2 % en septembre. L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), qui permet les comparaisons entre pays européens, augmente pour sa part de 1,5 % en octobre après 1,4 % en septembre. En octobre 2023, l’inflation sur un an était encore de 4 %.
Interview
La «quasi-stabilité» d’octobre, précise l’institut, résulte «d’un ralentissement des prix des services et d’une baisse de ceux de l’énergie moins marquée sur un an qu’en septembre», tandis que les prix des produits manufacturés, de l’alimentation et du tabac semblent être sur des rythmes annuels proches de ceux de septembre.
La BCE desserre sa politique monétaire
Sur un mois, la légère hausse des prix serait liée à l’augmentation de ceux de l’énergie (principalement ceux des produits pétroliers et du gaz), des prix des produits manufacturés (notamment ceux de l’habillement et des chaussures), des prix des services (surtout les transports), et des prix de l’alimentation (en particulier les produits frais) alors que les prix du tabac resteraient stables par rapport à septembre.
Analyse
La Banque centrale européenne (BCE) continue d’assouplir sa politique monétaire, avec trois baisses de taux d’intérêt depuis juin. Ces taux d’intérêt directeurs avaient été augmentés après la crise du Covid pour tenter de limiter l’explosion de l’inflation dans la zone euro. Mais l’inflation en France est à présent nettement en dessous de la cible de 2 % privilégiée par la BCE et la baisse progressive des taux directeurs a pour but d’éviter une déflation, également néfaste pour l’économie en enlevant de la valeur à la monnaie. Pour octobre, l’inflation dans la zone euro a été évaluée à 2 % contre 1,7 % en septembre. Une situation qui avait fait dire au gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau que «le risque de manquer durablement notre cible par le bas existe désormais autant que celui de la dépasser» : une inflation inférieure à 2 % est considérée comme pénalisante pour la croissance économique.