Menu
Libération
Economie

L’Insee s’attend à un retour à la normale de l’activité pour fin 2021

Dans sa note de conjoncture, l’Institut national de la statistique et des études prévoit un retour au niveau d’avant-crise de l’activité économique pour la fin de l’année. Pas de pics de chômage en vue et un retour vers l’emploi, les perspectives semblent rassurantes.
Dans le quartier d'affaires de La Défense aux portes de Paris, en octobre. (Christophe Archambault/AFP)
publié le 1er juillet 2021 à 19h09

Passé le plus dur de la crise sanitaire qui a paralysé une bonne partie de l’activité économique pendant plus d’un an, un retour à la normale est attendu pour fin 2021, selon la note de conjoncture de l’Institut national de la statistique et des études (Insee), publiée ce jeudi. Après un quatrième trimestre 2020 marqué par le deuxième confinement et une perte affichée de 1,5 % de PIB (produit intérieur brut), la croissance s’est tranquillement stabilisée au premier trimestre 2021 (-0,1 %), restant tout de même à 4,7 % sous son niveau d’avant-crise.

Le renforcement progressif des mesures de restrictions depuis le début janvier a évidemment engendré un nouvel étiolement de l’activité, au mois le mois, jusqu’au dernier confinement décrété en avril. Et ce n’est qu’à compter de la levée graduelle des mesures sanitaires, en juin, que l’économie française a connu un rebond, passant de -4 % en mai à -2,5 % en juin par rapport à son niveau d’avant-crise. De fait, le deuxième trimestre 2021 est bien plus contrasté que le premier. Depuis début juin, «le climat des affaires a poursuivi une nette progression», soutient le rapport, révélant des espoirs retrouvés de sortie de crise.

Rebond de l’emploi

La note prédit ainsi une remontée en flèche de l’activité économique cet été, avant un ralentissement à la rentrée. Et au bout du compte, en moyenne annuelle, le PIB du pays devrait progresser de 6 % en 2021 (après - 8 % en 2020), retrouvant ainsi son niveau de fin 2019. Ce rebond devrait être dû essentiellement à la demande intérieure et notamment à la consommation des ménages (+5,2 % prévus, après - 7,2 % en 2020). La contribution des échanges extérieurs à la croissance serait, quant à elle, toujours légèrement négative.

Si pendant la crise, l’emploi salarié a, lui, beaucoup moins chuté que l’activité économique, grâce notamment à un recours massif au chômage partiel, l’Insee recense quand même 296 000 emplois de perdus sur l’ensemble de l’année 2020. Cependant, après un début d’année à 210 000 emplois inférieur à son niveau d’avant-crise (fin 2019), le déconfinement progressif a permis à l’activité de reprendre des couleurs et de dynamiser l’emploi. Entre fin mars et fin juin, la note de conjoncture compte 101 000 emplois salariés supplémentaires. «Au total, l’emploi salarié augmenterait de plus de 300 000 en 2021, retrouvant lui aussi fin 2021 son niveau d’avant-crise», précise le document.

Bien qu’une recrudescence de l’épidémie ne soit pas exclue, les différents agents économiques considèrent qu’une éventuelle nouvelle vague de Covid n’altérerait pas forcément la santé économique retrouvée. Déjà au premier trimestre 2021, le taux de chômage a été quasi stable (+ 0,1 %) par rapport au dernier de 2020 marqué par une baisse de 1,1 point. Pendant les deux premiers confinements, nombreux sont les demandeurs d’emploi qui ont cessé leur recherche active faute d’opportunités. En revanche, fin 2021, ces personnes reviendront pour beaucoup sur le marché de l’emploi grâce à la levée des restrictions sanitaires.

Pas de nouveau pic de chômage

Le taux de chômage devrait donc rester stable jusqu’à la fin de l’année, selon l’Insee, retrouvant ainsi son niveau d’avant-crise. L’Institut estime que la reprise du marché de l’emploi devrait se traduire par une augmentation de 377 000 actifs sur 2021, pour un taux de chômage quasiment stable à 8,2 % (seulement 0,1 point au-dessus de son niveau d’avant-crise).

Un regain d’optimisme partagé par la Banque de France qui prévoit de son côté une progression du PIB de 4,1 % en 2022 et de 2,1 % en 2023. Au gouvernement, on croit également dur comme fer en cette reprise économique. Une opportunité en or pour la ministre du Travail, Elisabeth Borne, de maintenir le passage au 1er juillet de sa réforme de l’assurance-chômage, maintes fois repoussée et qui vient d’être retoquée en partie par le Conseil d’Etat. La porte pourrait également se rouvrir pour la très décriée réforme des retraites, un report de l’âge légal de départ à 64 ans semblant désormais au programme. «Nous prendrons des décisions sur les retraites en fonction de l’épidémie et de l’ampleur de la reprise», assurait mercredi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.