Vers une nouveau bras de fer judiciaire ? En décembre 2021, après une forte mobilisation pour maintenir en vie la fonderie jurassienne MBF Aluminium, le tribunal d’appel de Dijon confirmait la liquidation de l’entreprise. Près d’un an et demi plus tard, l’intersyndicale a annoncé ce vendredi le lancement d’une procédure aux prud’hommes, a indiqué l’intersyndicale.
«Nous voulons que la responsabilité de l’ancien actionnaire soit reconnue, ainsi que celle des donneurs d’ordre, Stellantis et Renault», a indiqué Koray Sukran, membre de l’intersyndicale et représentant du syndicat Sud Industrie. Selon lui, sur les 286 salariés de MBF au moment de la liquidation, seuls environ 90 «ont retrouvé quelque chose», que ce soit un emploi, une formation longue durée ou une création d’entreprise.
«Un bassin d’emploi hyper sinistré»
Mi-décembre, la cour d’appel de Dijon avait confirmé la liquidation de la fonderie, prononcée en première instance en juin 2021, à la suite de l’absence d’un repreneur. La fonderie, qui fabrique des carters de moteur et des pièces de boîte de vitesse, était très endettée. Les salariés, de leur côté, avaient tenté de monter un projet de reprise par l’intermédiaire d’une société participative et coopérative (Scop). Ils n’avaient pas eu le temps nécessaire pour le finaliser. Ce «projet de reprise aurait permis de conserver des emplois, des savoir-faire, un outil industriel dans un bassin d’emploi hyper sinistré comme celui de Saint-Claude», a regretté l’intersyndicale dans un communiqué.
L’entreprise avait été placée en redressement judiciaire en novembre 2020. Une très forte mobilisation s’était ensuite organisée, pour tenter de sauver l’activité et les salariés. Les anciens donneurs d’ordres, dont Renault, ont, eux, précipité la chute de la fonderie, notamment en annulant les deux tiers d’une énorme commande pour la faire produire en Espagne. Quelques jours après l’annonce de la liquidation, une enquête pour «abus de biens sociaux» a été ouverte en raison notamment «de mouvements de fonds suspects». La rémunération de l’ancien dirigeant de l’usine semble «non proportionnée».