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Libération
Conjoncture

L’OCDE prévoit une croissance de 0,7 % en France en 2024, moins que le gouvernement

Dans sa dernière livraison de prévisions économiques, l’Organisation de coopération et de développement économiques prévoit toujours une activité poussive en France cette année, avec une croissance du produit intérieur brut de 0,7 %, moins optimiste que le gouvernement.
Dans un supermarché de Briancon, le 13 mars 2024. (Thibaut Durand/Hans Lucas. AFP)
publié le 2 mai 2024 à 12h44

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a beau avoir légèrement amélioré sa prévision de croissance pour la France cette année, la relevant de 0,6 % à 0,7 %, elle reste toujours inférieure à celle du gouvernement, qui campe sur 1 % dans le dernier programme de stabilité qu’il vient de transmettre à la Commission européenne. C’est d’ailleurs le cas de la plupart des instituts de prévisions.

L’une des clés de la situation économique de cette année sera l’évolution de la consommation, traditionnel moteur de la croissance. L’OCDE anticipe à la fois un ralentissement de la consommation et de l’investissement public sous l’effet des mesures de rigueur budgétaire, ainsi qu’un renforcement de la consommation privée permise par la baisse de l’inflation. «La stabilité générale des prix des matières premières permettra à l’inflation de poursuivre sa décrue», note l’organisation. Elle est plus pessimiste en matière de rétablissement des comptes publics : les 20 milliards d’économies supplémentaires annoncées par Bercy depuis février ne lui suffisent pas. Fidèle à sa doxa, l’OCDE, qui défendait le bien-fondé de la réforme des retraites l’an dernier, juge que cette décision d’économies est «bienvenue, mais des efforts d’assainissement budgétaire supplémentaires seront indispensables pour réduire résolument la dette, notamment en restreignant la masse salariale des administrations publiques et en rationalisant les dépenses sociales, sanitaires et fiscales».

Pour l’an prochain, l’organisation s’attend à un rebond de l’activité économique, avec une croissance de 1,3 %. C’est plus proche de la prévision du gouvernement, de 1,4 % pour l’instant. Cette progression est également quasi identique à celle de l’Italie (où le PIB devrait croître de 0,7 % en 2024 et de 1,2 % en 2025), mais plus élevée que l’Allemagne (avec une croissance estimée à 0,2 % en 2024, avant 1,1 % en 2025).

Les divergences économiques entre les Etats-Unis et l’Europe, enlisée dans une stagnation depuis un an et demi, restent vives, même si elles devraient finir par s’estomper, notamment à partir du moment où la Banque centrale européenne se mettra à baisser ses taux directeurs, une décision attendue pour le mois de juin. La croissance américaine est prévue à 2,6 % cette année et celle de la zone euro à 0,7 %.