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Libération
Rétropédalage

L’OCDE prévoit une croissance sous les 1 % pour la France en 2025

L’Organisation de coopération et de développement économiques revoit à la baisse sa prévision de croissance pour la France en 2025, à 0,9 % et s’inquiète du risque que ferait peser le protectionnisme sur l’économie mondiale.
Mathias Cormann, secrétaire général de l'OCDE, le 27 février à Mexico. (Eyepix/NurPhoto.AFP)
publié le 4 décembre 2024 à 11h44

Les perspectives économiques françaises s’assombrissent, et ce n’est pas uniquement à cause de l’incertitude politique. Dans sa dernière livraison des perspectives économiques mondiales publiée ce mercredi 4 décembre, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a révisé à la baisse sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour la France en 2025, l’annonçant à 0,9 %, soit 0,3 point de moins que dans sa dernière estimation. Le gouvernement encore en place a inscrit 1,1 % dans son projet de loi de finances pour l’an prochain.

Sans commenter les conséquences de la probable chute du gouvernement Barnier, l’OCDE souligne que «les efforts d’assainissement budgétaire qui seront déployés en 2025 et 2026 pèseront sur la croissance et neutraliseront en partie l’effet positif de l’assouplissement de la politique monétaire sur l’investissement résidentiel et celui des entreprises». L’organisation anticipe par ailleurs que la demande extérieure, moteur de la croissance en 2024 comme en 2023, serait relayée par une reprise de la demande intérieure, qui «devrait se redresser à compter de 2025, et s’accélérer à mesure que la désinflation stimulera le pouvoir d’achat» et relancera la consommation des ménages.

Hausse des prévisions pour la croissance mondiale

L’OCDE n’est guère plus optimiste pour l’Allemagne, principale économie européenne, confrontée également à une crise politique. Elle révise sa prévision de croissance à 0,7 %, contre 1 % précédemment. C’est un redémarrage modeste pour le pays qui a souffert particulièrement de la crise énergétique déclenchée par l’invasion russe en Ukraine. «Les exportations se redresseront peu à peu, à mesure que la demande des principaux partenaires commerciaux de l’Allemagne se raffermira», estime également l’OCDE dans son rapport.

Pour la croissance mondiale, l’OCDE table sur 3,3 % en 2025, après 3,2 % en 2024. Elle est bien plus optimiste que précédemment pour deux pays. La croissance britannique est ainsi attendue à 1,7 %, soit 0,5 point de plus qu’en septembre, «à la faveur de la forte hausse des dépenses publiques programmée dans le budget d’automne». La révision est encore plus spectaculaire pour les Etats-Unis, avec une croissance anticipée désormais à 2,4 %, contre 1,6 % en septembre, l’OCDE l’attribuant en partie à la perspective d’une consommation vigoureuse.

«Aggravation des incertitudes»

Néanmoins, l’institution qui regroupe 38 pays développés a évoqué «un risque majeur de dégradation par rapport aux prévisions», le regain de protectionnisme. C’est bien les annonces tous azimuts sur les droits de douane faites par Donald Trump, réélu en novembre président des Etats-Unis, que l’OCDE vise sans citer l’intéressé. Toujours sans mentionner les Etats-Unis, elle considère que «l’aggravation des incertitudes et la poursuite de l’augmentation du nombre de mesures de restriction des échanges pourraient contribuer à une hausse des coûts et des prix, décourager l’investissement, affaiblir l’innovation et, au final, peser sur la croissance».