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L’UFC-Que choisir dénonce des variations tarifaires inexpliquées sur les billets de train

Dans une étude publiée ce mardi 1er octobre, à la veille de l’ouverture à la vente des billets de train pour Noël, l’association UFC-Que Choisir révèle que les prix peuvent différer fortement en fonction des plateformes d’achat utilisées par les usagers.
A la gare Montparnasse, à Paris, le 26 juillet 2024. (Claire Serie/Hans Lucas.AFP)
publié le 1er octobre 2024 à 15h28

A la veille de l’ouverture à la vente des billets de train pour les vacances de Noël, ce mercredi 2 octobre à 6 heures, l’association UFC-Que choisir fustige dans une étude l’absence de transparence sur les prix des billets de train. Selon ce document, publié ce mardi, les prix minimums pour un même voyage ne sont pas les mêmes en fonction des sites de vente. Car depuis quelques années, les canaux d’achat alternatifs à SNCF Connect que sont Trainline, Tictactrip, Kombo, Omio, Rome2Rio ou encore Rail Europe, se sont multipliés.

Au sujet des tarifs, «le brouillard persiste au moment de la réservation», écrit l’UFC-Que choisir dans son communiqué. D’après l’étude, qui a analysé vingt-quatre liaisons nationales et internationales, les tarifs peuvent diverger pour un même train en fonction de la plateforme de réservation utilisée. «Un consommateur souhaitant réserver un trajet Paris-Stuttgart – une liaison conjointement opérée par la SNCF et la Deutsche Bahn – constatera que les prix affichés sur SNCF Connect et sur le site de Deutsche Bahn sont différents», expose l’association.

Différences de prix sur les trajets transfrontaliers

SNCF Voyageurs reconnaît que ces différences de prix qui peuvent apparaître sur les trajets transfrontaliers exploités par deux opérateurs. «Dans le cadre de la coopération sur les trains transfrontaliers entre la France et l’Allemagne, l’offre de SNCF Voyageurs et DB est encadrée. En revanche sur les trajets en Allemagne il est tout à fait normal qu’il puisse y avoir un écart dans les prix proposés, indique la SNCF. Sur ses canaux de distribution, SNCF Voyageurs ne propose en effet qu’une partie de l’offre tarifaire de la DB. Cela peut donc conduire à des écarts de prix et notamment sur les différents canaux de distribution de SNCF Voyageurs (dont SNCF Connect fait partie).»

Mais l’UFC-Que choisir dit également constater que les tarifs minimums proposés pour un trajet sur un jour donné divergent selon les plateformes utilisées par les usagers. Par exemple pour un Montpellier-Madrid, le trajet le moins cher sera à 142,50 euros sur Rome2Rio et à 76,99 euros sur Trainline. Un Paris-Bordeaux sera à 55 euros minimum sur SNCF Connect contre 66 euros sur Tictactrip. «Tous les distributeurs ont accès aux mêmes tarifs pour les trains de SNCF Voyageurs», a assuré la compagnie, qui conteste imposer des prix différents en fonction des plateformes de vente utilisées, ce qui laisse supposer que la différence va directement dans la poche des entreprises proposant à la vente ces billets.

Plusieurs services font défaut aux utilisateurs

L’association des consommateurs estime aussi plus largement que plusieurs services font défaut aux utilisateurs : «L’accès à l’information, la réservation, la transparence de la tarification et les garanties d’arrivée à bon quai font trop souvent défaut.» Heureusement pour les usagers, la SNCF a le devoir d’acheminer ses clients à destination malgré les obstacles qu’ils peuvent rencontrer dans leur voyage. L’étude révèle néanmoins que ce droit n’est pas encore garanti pour les voyages avec correspondance faisant intervenir plusieurs transporteurs comme Trenitalia, entreprise ferroviaire italienne.

Dans un précédent rapport publié le 10 septembre, l’UFC-Que choisir avait épinglé la qualité de service et la ponctualité dans les trains régionaux, mettant en lumière qu’un usager utilisant quotidiennement le TER subit en moyenne deux annulations ou retard par semaine. En mai, Libération faisait déjà état des besoins financiers pour les TER qui mettent à mal surtout les usagers ruraux du réseau ferroviaire.

Autre sujet soulevé par l’UFC-Que choisir : l’impossibilité d’acheter un billet pour une autre compagnie que SNCF Voyageurs sur le site ou l’application SNCF Connect. «Le consommateur ne peut connaître depuis cette application ni l’existence d’un trajet avec une correspondance à l’étranger, ni celle d’un train Paris-Lyon exploité par Trenitalia», estime l’UFC. Interrogée sur ce cas, la SNCF n’a pas souhaité faire de commentaires.