«Réveillez-vous !» Mardi 21 novembre, Emmanuel Macron a poussé l’un de ces coups de gueule calculés dont il a le secret face à une centaine de chefs d’entreprise venus à l’Elysée, non pas pour prendre un savon, mais pour écouter le président de la République annoncer un énième plan supposé donner un bon coup de booster aux grosses PME industrielles et innovantes en «levant les freins administratifs» nuisibles à leur développement. Officiellement, il s’agissait pour le chef de l’Etat de lancer «ETIncelles» : un programme censé faire pousser 500 ETI (entreprises de taille intermédiaire, de plus de 250 salariés affichant au moins 50 millions d’euros de chiffre d’affaires) dans le pays d’ici à 2027 à la manière lyrique de la «campagne des cent fleurs» du président Mao. Pas bête sachant que ces entreprises-là créent de l’emploi pérenne et de la croissance durable. Bien plus que le secteur des services ubérisé, surtout générateur de petits boulots précaires. Or, en la matière, la France rame depuis des lustres, toujours très loin derrière l’Allemagne et son «Mittelstand» : 5 600 ETI chez nous contre plus du double outre-Rhin.

Plutôt que de profiter du cocktail sous les ors de l’Elysée, les petits patrons ont donc entendu le chef de l’Etat leur lancer : «Réveillez-vous ! Je vous le dis en toute sincérité, réveillez-vous ! On est à 7 % de taux de chômage, nous n’y sommes pas […] Réveillez-vous ! Nous