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Energie

Malgré une baisse du tarif réglementé, l’électricité va augmenter au 1er février

Du fait de l’abandon progressif du bouclier énergétique, le retour des taxes sur l’électricité va masquer une petite baisse du tarif réglementé. Le gouvernement a promis de limiter la hausse totale à 10 %.
(JEAN-MARC BARRERE/Hans Lucas via AFP)
publié le 11 janvier 2024 à 16h14

C’est un paradoxe qui va en coûter aux Français. Alors que les prix de gros de l’électricité ont baissé de plus de 30 % ces six derniers mois et que la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a recommandé mercredi une baisse du tarif réglementé de 0,35 % (une hausse de 0,01 % pour les ménages et une baisse de 3,67 % pour les professionnels), la facture des clients ne devrait pas baisser au 1er février. Elle devrait même, au contraire, augmenter jusqu’à 10 % – un plafond que le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, s’est engagé à ne pas dépasser.

Cette hausse, qui reste encore à définir formellement par le futur gouvernement Attal, s’explique par le fait que l’Etat lève progressivement le bouclier tarifaire sur l’énergie, mis en place à l’automne 2021 face à la flambée du marché. A l’heure qu’il est, l’Etat prend encore en charge 37 % de la facture d’électricité des Français dans ce cadre. La fin graduelle de cette aide, prévue pour 2025, passe par une augmentation du niveau des taxes sur l’électricité pour les ramener à leur niveau d’avant-crise. Un amendement au projet de loi de finances a été prévu à ce sujet par le gouvernement à la fin d’année dernière. Ce qui exclut, au moins jusqu’en 2025, de voir les factures d’électricité baisser et fait dire à la présidente de la CRE, Emmanuelle Wargon, que la hausse des prix de l’électricité à venir est «une décision gouvernementale».

Pendant ce temps, les productions nucléaire et hydraulique d’EDF continuent de remonter en puissance et alimentent la baisse des prix du marché de gros. En 2023, la production d’électricité nucléaire d’EDF en France a atteint 320,4 TWh, soit une hausse de 14,8 % par rapport à l’année précédente. 2022 avait été marquée par la mise à l’arrêt partielle d’une bonne moitié des réacteurs nucléaires de l’électricien pour inspection et réparation après la découverte d’un phénomène de corrosion sous contrainte. Pour 2024, année qui devrait être marquée par la mise en service maintes fois reportée de l’EPR de Flamanville, EDF prévoit que sa production nucléaire devrait se situer dans la fourchette de 315 à 345 TWh. Et pour 2025, l’exploitant anticipe entre 335 et 365 TWh. Mais il est difficile de dire quand le retour à une production de croisière se traduira en baisse réelle sur les factures des clients.