«J’ai peur que ça s’essouffle, il y a un petit moment de creux.» Lucie, 21 ans, étudiante en cinéma, résume l’angoisse générale. Les jeunes sont pourtant venus nombreux, pour la manifestation de ce jeudi après-midi à Lille. L’université de la ville est régulièrement bloquée, mais la fatigue se fait sentir, les vacances de Pâques sont proches. Rémi, étudiant à Polytechnique, l’un des rares de son école à se mobiliser, confirme : «Cela fait cinq ou six fois que je viens manifester parce que je trouve normal de soutenir ceux qui ne sont pas aussi sereins que moi pour leur avenir. Mais ma plus grande peur, c’est que ça se tasse, qu’on passe à autre chose.»
«Ce ne sont que des vieux bourgeois»
Jérôme (1), autocollant de la Fédération syndicale étudiante (FSE) sur son pull, est plus confiant : «Pour l’instant, les étudiants sont occupés à autre chose, avec les partiels qui arrivent, mais ça va reprendre beaucoup plus fort, nous allons donner toute notre énergie aux travailleurs.» Ferdinand, en première année aux Beaux-Arts est optimiste : «Au douzième jour de mobilisation, elle reste impressionnante, cette foule ! Je trouve ça énorme qu’il y ait autant de gens dans la rue.» Il en est sûr, c’est là que tout se jouera.