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Mirage

Marché de la biodiversité : un système de crédits aux airs de supercherie

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A l'heure de la transition écologiquedossier
Les gouvernements français et britannique ont programmé le lancement du premier marché de compensation obligatoire de la biodiversité. Un moyen de préserver le système en place plutôt que l’environnement ?
Rassemblement contre le financement des énergies fossiles, le 23 juin à Paris, en marge du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial. (THOMAS SAMSON/AFP)
publié le 10 décembre 2023 à 7h41

«La finance verte d’aujourd’hui, c’est du greenwashing, de la com. Celle de demain, ce sera la financiarisation de la destruction de la biodiversité.» Ces mots à la tonalité apocalyptique émanent d’un ancien financier, Frédéric Hache, douze ans en salle des marchés et désormais directeur du Green Finance Observatory, une ONG critique de la finance verte.

La cible de ces vitupérations n’est rien moins qu’un mécanisme pourtant promu par certaines organisations écologiques comme le WWF et faisant partie des recommandations émises par le groupe de travail des Nations unies en amont de la dernière COP biodiversité à Montréal, il y a un an : les crédits biodiversité. Ces derniers ont même été à l’honneur lors de la COP28, qui s’est achevée le 13 décembre à Dubaï (Emirats arabes unis). «C’est l’un des gros sujets [du moment] avec la compensation carbone et la captation carbone», estime Hache. En tous les cas, un enjeu qui s’est immiscé en coulisse, dans les discussions et les ateliers, en marge de l’agenda officiel.

Mais pourquoi cette nouvelle classe d’actifs, censés compenser la destruction