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Enquête

Marché locatif : entre Airbnb et les villes, un jeu permanent du chat et de la souris

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Confronté à de multiples mesures de restrictions, Airbnb n’en continue pas moins de se développer. Son modèle économique résiste à l’action de l’Etat et des villes, soucieux d’éviter la raréfaction des locations «classiques» de longue durée.
Dans le quartier touristique marseillais du Panier, le 10 novembre. (Nicolas Tucat/AFP)
publié le 28 novembre 2024 à 7h20

Marie Nédellec, maire adjointe de La Rochelle, se souviendra longtemps de cette réunion publique de novembre 2022. Dans une salle du centre de la préfecture de Charente-Maritime, elle fait face à 200 personnes, pour l’essentiel des propriétaires de logements mis en location sur la plateforme Airbnb. «J’étais présente pour expliquer la nouvelle réglementation mise en place par la ville. A l’issue de cette rencontre, j’ai quitté la salle sous la protection d’agents de sécurité, tant les invectives étaient nombreuses.» Le site de location temporaire de logements a profondément modifié le comportement des voyageurs. Il inquiète les élus, toutes tendances confondues, au moins autant qu’il séduit les utilisateurs.

Pour tenter de réguler cette déferlante, la ville de Paris s’est carrément dotée, le 20 novembre, d’un nouveau plan local d’urbanisme. Depuis dimanche, dans les onze premiers arrondissements et dans une partie du XVIIIe, il sera interdit de changer l’usage d‘un logement pour permettre sa mise en location temporaire. Que ce soit pour les biens existants ou ceux construits dans le futur. «Il s’agit d’une nouvelle étape dans notre lutte pour préserver l’habitat résidentiel», estime Barbara Gomes, élue communiste et déléguée à l’encadrement des loyers, aux pl