C’est le genre de job qui sert, d’habitude, à recaser d’anciens sous-fifres du gouvernement ou des hauts fonctionnaires en mal de paillettes, voire à récompenser des cadres de France Télévisions pour services rendus. La présidence de TV5 Monde, chaîne de la francophonie mal connue dans l’Hexagone mais regardée par 62 millions de téléspectateurs par semaine à travers la planète (dont 80 % de cette audience en Afrique), est vue comme une fonction quasi-diplomatique, très axée audiovisuel public, puisqu’elle est codétenue par les médias audiovisuels publics de plusieurs Etats partenaires (France – pour environ 60 % –, Suisse, Belgique, Canada, Québec et Monaco). Durant le sommet de la Francophonie, qui s’est ouvert ce vendredi 4 octobre à Villers-Cotterêts (Aisne), l’avenir de la chaîne devrait être particulièrement discuté.
Hâtée par la tenue de cet événement, l’annonce de la personne choisie pour succéder à Yves Bigot a surpris son monde. La présidence de TV5 Monde a ainsi été officiellement attribuée mercredi, à l’unanimité du conseil d’administration, à Kim Younes, quadra venue de la télé privée, onze ans chez M6 et quelques mois à la direction de BFM Business, avant de devenir il y a quatre ans productrice de fictions et documentaires. Une inconnue pour beaucoup des observateurs du processus de désignation, qui s’attendaient à voir débarquer quelqu’un du sérail. L’étonnement est encore plus présent chez les vingt candidats ayant tenté leur chance pour devenir PDG de TV5 Mon