C’est peu dire que le résultat du vote des journalistes de Marianne, vendredi 21 juin, a surpris. Depuis deux mois, l’hebdo souverainiste est à vendre, lâché par son proprio, le magnat tchèque de l’énergie Daniel Kretinsky (par ailleurs créancier de Libération), qui semble le trouver trop encombrant pour ses affaires. Depuis un mois, on sait que le prétendant le plus intéressé, au point de rentrer en négociations exclusives pour acquérir Marianne, est le milliardaire d’extrême droite Pierre-Edouard Stérin, farouche catholique qui cherche ces derniers mois à se bâtir un empire dans les médias. Alors, priés vendredi de dire s’ils souhaitaient exprimer une opposition de principe à Stérin, «quelles que soient les garanties d’indépendance obtenues», les salariés de l’hebdomadaire ont répondu par la négative, à 60,3 %.
Cela traduit-il pour autant un adoubement du milliardaire proche du Rassemblement national ? Non, répond-on du côté de la rédaction. Ce serait plutôt une question de pragmatisme. «Depuis le tout début, on sait que personne, ou presque, n’est pour le profil