Une nouvelle épine dans le pied d’Altice. Une enquête a été ouverte en France par le Parquet national financier (PNF) sur des soupçons de corruption autour du groupe de télécoms (ex-propriétaire de Libération), a fait savoir ce vendredi 8 mars une source judiciaire.
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La procédure a été ouverte en septembre 2023 pour corruption de personnes n’exerçant pas de fonction publique, blanchiment et recel de ces délits à la suite de l’arrestation par les autorités portugaises d’Armando Pereira, bras droit de l’homme d’affaires français Patrick Drahi, propriétaire d’Altice, a précisé cette source, confirmant une information de Bloomberg. «Armando Pereira ne souhaite qu’une chose : que l’enquête avance rapidement et efficacement», selon des propos de son avocat, Jean Tamalet, rapportés par le média, «il espère être entendu pour que son nom soit lavé».
Le groupe Altice est déjà visé par des investigations au Portugal pour les mêmes infractions. Le siège de l’entreprise à Lisbonne avait été perquisitionné à l’occasion d’un vaste coup de filet, alors que Armando Pereira était arrêté en juillet 2023. En octobre 2023, l’homme a dû verser une caution de dix millions d’euros pour mettre fin à son assignation à résidence.
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60 milliards d’euros de dette
Le bras droit d’Altice est soupçonné d’avoir mis en place un réseau de fournisseurs douteux dans le but de détourner d’importantes sommes d’argent via la politique d’achats du groupe, ce qu’il conteste. Les répercussions de cette affaire ne se sont pas arrêtées aux frontières portugaises. En France, une dirigeante du groupe a été suspendue, au même titre qu’une quinzaine d’employés de l’empire vacillant de Patrick Drahi qui s’était estimé «trahi et trompé par un petit groupe d’individus».
Des déboires à la chaîne qui tombent bien mal pour Altice, alors que le groupe se heurte à une dette de près de 60 milliards d’euros. Si bien que Patrick Drahi envisage de vendre une partie du capital de l’opérateur télécoms SFR, son principal actif en Europe – à lui seul endetté à hauteur de 23,8 milliards d’euros. Dans son groupe, Altice compte également les médias BFMTV et RMC, dont la mise en vente n’est pas non plus exclue.
Mis à jour le vendredi 8 mars à 17h45 : ajout d’éléments de contexte sur Armando Pereira et le groupe Altice.