Même malade, Bernard Tapie avait gardé une activité professionnelle intense, avec la gestion du journal la Provence, dont il était le propriétaire. «Il s’est comporté comme le patron jusqu’au bout, raconte Franz-Olivier Giesbert, ex-directeur éditorial du quotidien marseillais et auteur d’un livre récent sur l’homme d’affaires. Il s’intéressait à l’éditorial, la distribution, la diffusion… Il adorait ça. C’était un patron très autoritaire, mais capable de déléguer, d’écouter et de changer d’avis.» Tapie avait racheté la Provence, alors en difficulté financière, en 2013. A quelques mois de la tenue d’élections municipales, beaucoup s’étaient demandé à l’époque si la prise de cette place forte de l’écosystème marseillais était la première étape d’un plan visant à conquérir la mairie. Un projet auquel l’ex-ministre de François Mitterrand a bien songé. «Mais il disait que non, que sa femme lui avait promis de le quitter s’il se présentait, se rappelle Giesbert. A mon avis, il a repris la Provence parce qu’il voulait avoir un lien avec Marseille. C’était fondamental dans sa vie.»
Bernard Tapie a investi plusieurs dizaines de millions d’euros dans le journal pour le maintenir à flot. Sous sa responsabilité, la Provence a conservé son statut de grand journal local, mais n’a pas échappé à la désaffection gén