Menu
Libération
Médias

Après le lancement de la nouvelle émission d’Hanouna, l’Arcom appelle Europe 1 à respecter le pluralisme

Elections législatives 2024dossier
L’autorité de régulation de l’audiovisuel a adressé un courrier mercredi à la radio détenue par Vincent Bolloré pour lui rappeler son obligation de «traiter avec mesure et honnêteté l’actualité électorale».
Cyril Hanouna à l'Assemblée nationale, le 14 mars 2024, devant la commission d’enquête sur l’attribution, le contenu et le contrôle des autorisations de services de télévision à caractère national sur la télévision numérique terrestre. (Denis Allard/Libération)
publié le 20 juin 2024 à 16h00

Il aura suffi de deux jours. Selon un courrier consulté par l’AFP, l’autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a rappelé mercredi à Europe 1 ses obligations en matière de «pluralisme» et d’«honnêteté» vis-à-vis de «l’actualité électorale», après le lancement lundi d’une nouvelle émission confiée à Cyril Hanouna, On marche sur la tête. Après la fin de saison de Touche pas à mon poste jeudi, la vedette de C8, chaîne détenue par Vincent Bolloré, a décidé de repousser ses vacances pour assurer l’animation d’une émission quotidienne sur la radio du milliardaire breton, de 16 heures à 18 heures, en amont des élections législatives. Depuis le début de la semaine, des personnalités de droite et d’extrême droite, d’Eric Zemmour au candidat RN aux législatives Julien Odoul en passant par le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, se sont succédé à son micro.

«Assurer une pluralité de points de vue»

Dans un courrier révélé par une journaliste du Monde, le régulateur de l’audiovisuel rappelle à la station, «au regard notamment des évolutions apportées récemment à» sa grille, son obligation de «traiter avec mesure et honnêteté l’actualité électorale». Europe 1 doit aussi veiller «strictement» à «assurer une pluralité de points de vue dans les émissions de débats», écrit l’Arcom. «Plus généralement», la radio doit se conformer «à l’exigence de pluralisme de l’information telle qu’elle découle» d’une décision du Conseil d’Etat de février, explique l’autorité, qui veut «connaître dans les plus brefs délais les mesures» qu’entend mettre en œuvre Europe 1 pour respecter ses différentes obligations.

Saisi par Reporters sans frontières du cas de CNews, également contrôlée par Vincent Bolloré et considérée par l’ONG comme un «média d’opinion», le Conseil d’Etat avait alors sommé l’Arcom de muscler son contrôle du pluralisme des chaînes. Le régulateur devrait dévoiler un dispositif renforcé avant la fin de l’été mais le principe de la décision s’applique déjà.

Un accord en vue des législatives

L’Arcom a ainsi indiqué à l’AFP avoir été saisie pour saisi pour la dernière de Touche pas à mon poste jeudi. Lors de cette émission, Cyril Hanouna a joué les entremetteurs en appelant le président du RN, Jordan Bardella, pour que l’eurodéputée Reconquête Sarah Knafo lui laisse un message et réclame un accord en vue des législatives des 30 juin et 7 juillet. La veille, Cyril Hanouna avait déclaré qu’il quitterait la France en cas de victoire des insoumis, plaidant par la suite une «boutade». Le régulateur a également été saisi à propos du premier numéro de son émission sur Europe 1, On marche sur la tête, où ont été invités le maire de Béziers et ex-proche de Marine Le Pen Robert Ménard, l’ancien Premier ministre Manuel Valls, l’eurodéputé RN Matthieu Valet et le président de Reconquête, Eric Zemmour. Qu’à cela ne tienne : jeudi en fin d’après-midi, Cyril Hanouna recevra l’eurodéputée Marion Maréchal, qui a récemment fait connaître son ralliement au Rassemblement national en vue des législatives.