Il y a encore 40,7 millions de Français fidèles à la radio. «Encore» ? Comme celle du Covid, la courbe des audiences radio fait mal au cœur : ce média, toutes stations confondues, a égaré plus de 250 000 auditeurs en un an, et plus de 2 millions depuis 2016. Malgré leur investissement dans les podcasts et l’équation complexe qui touche globalement tous les médias – la presse écrite n’y échappe pas –, les radios françaises semblent tétanisées par cette vague de désamour, incompréhensible quand on connaît l’attachement intime des auditeurs à «leur» radio. Oui, la pandémie a bousculé les usages et les habitudes du matin, mais elle ne peut pas servir d’excuse à un secteur qui se repose sur des lauriers un brin fanés.
Le principal problème de la radio se présente à elle toutes les dix minutes environ. Dans la vie, il y a pire que la publicité : il y a la publicité radio. Sur les antennes privées, la meilleure des émissions est interrompue quatre à cinq fois par des séries de spots à mi-chemin entre la mauvaise sitcom et la comédie musicale, quand ils ne s’achèvent pas sur une litanie de mentions légales récitées le plu