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Audiovisuel public : Rachida Dati annonce un retour de la réforme devant le Parlement en juin

La ministre de la Culture a annoncé ce mercredi 7 mai remettre une nouvelle fois sur la table le projet de fusion de l’audiovisuel public en assurant qu’il «commence à faire consensus». La réforme est pourtant vivement contestée en interne.
Rachida Dati lors du festival Printemps de Bourges, le 16 avril 2025. (Guillaume Souvant/AFP)
publié le 7 mai 2025 à 12h32

De quoi relancer la fronde chez Radio France et de France Télévisions. La ministre de la Culture Rachida Dati a annoncé ce mercredi 7 mai un retour au mois de juin devant le Parlement du projet de réforme de l’audiovisuel public. «La détermination du président de la République et du Premier ministre sont intactes», a assuré Rachida Dati sur France Inter. «Je suis déterminée sur cette réforme» et n’y «renoncerai sûrement pas».

Selon elle, le rapprochement des entreprises de l’audiovisuel public, Radio France et France Télévisions en tête, avec une présidence et un conseil d’administration uniques, doit permettre de protéger le service public face aux «groupes privés qui se constituent (et) peuvent être aussi des enjeux d’influence» ainsi que de «résister (aux) plateformes par des investissements massifs».

Rachida Dati a aussi étrillé un service public qui ne toucherait, selon elle, «plus les jeunes (ni) les classes populaires. Ça devient un club pour les CSP + (les catégories socioprofessionnelles les plus aisées, ndlr) et plus âgés». Pourtant, France Inter reste largement leader des audiences radio au premier trimestre 2025, tandis que Franceinfo se bat avec RTL pour la deuxième place du classement.

L’examen du projet de réforme, décrié par les syndicats qui y voient une attaque contre l’audiovisuel public, avait été de nouveau arrêté en avril dernier. L’examen dans l’hémicycle ayant été reporté sine die, à la suite d’une altercation verbale entre Rachida Dati et une fonctionnaire de l’Assemblée. Les deux groupes avaient connu de nouveaux épisodes de grèves en mars et avril pour contester la réforme.

Cette réforme «commence à faire consensus malgré aussi la caricature qu’on en fait», a affirmé la ministre ce mercredi. «Il faut arrêter de caricaturer cette réforme en disant que c’est une réforme d’extrême droite, voilà la manière dont Madame (Sibyle) Veil (la) présente», a-t-elle ajouté, ciblant la patronne de Radio France, défavorable à la réforme.

Déjà trois échecs

Le projet vise à créer une holding, France Médias, chapeautant France Télévisions, Radio France et l’Ina (Institut national de l’audiovisuel), sous l’autorité d’un ou d’une présidente. Le texte a été validé en première lecture au Sénat en 2023.

Ce serpent de mer, qui a déjà échoué à se concrétiser trois fois, avait été relancé par Rachida Dati à son arrivée au ministère début 2024, le projet d’origine prévoyait une fusion des sociétés, dans une sorte de BBC à la française, mais il a été interrompu par la dissolution de l’Assemblée à l’été.