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Clap de fin pour Canteloup chez Europe 1

Canal et Vivendi à l'ère Bollorédossier
La radio a décidé de se séparer de son humoriste emblématique, chargé de faire rire les auditeurs depuis seize ans. Celui qui officiait dans la matinale s’était récemment montré très critique à l’égard de Vincent Bolloré, première actionnaire du groupe Lagardère.
Nicolas Canteloup officiait depuis seize ans dans la matinale d'Europe 1, ici en 2014. (Julien Pebrel/Libération)
publié le 22 juillet 2021 à 20h56

C’est la fin d’une époque. Europe 1 a décidé de se séparer de son humoriste emblématique, Nicolas Canteloup, qui officiait dans sa matinale depuis 2005 a annoncé jeudi son producteur Jean-Marc Dumontet. Nicolas Canteloup, fin et impertinent imitateur des puissants, s’était récemment montré très critique à l’égard de Vincent Bolloré, premier actionnaire du groupe Lagardère, dont fait partie la radio bleue.

«Nous ne savions pas, le 2 juillet dernier, que nous accomplirions notre dernière revue de Presque sur Europe 1», peut-on lire dans le texte publié sur le compte Twitter du producteur, sous le message «Nicolas Canteloup et Europe 1 c’est fini». «Avec une profonde tristesse, nous avons appris que nous ne reviendrions plus à ce beau rendez-vous que nous honorions depuis 2005», sur la radio privée. «Nous quitterons donc Europe 1, notre maison où nous avons été tellement libres et heureux», indique l’équipe de La revue de presque. «Pendant seize ans (Seize ans !) nous aurons éprouvé le privilège d’emprunter des voix de traverse dans un média d’information de premier plan».

«Les auditeurs vont nous manquer. Toutes les équipes avec lesquelles nous avons tant partagé vont nous manquer. Nous détesterions qu’Europe 1 manque à son histoire», conclut le texte, en référence aux craintes pesant sur la radio, vouée à se rapprocher de CNews sous l’influence de Vincent Bolloré, actionnaire principal des deux médias.

Climat délétère chez Europe 1

Le sort de Nicolas Canteloup suscitait des interrogations en interne et au-delà depuis la grève historique de cinq jours survenue en juin au sein de la station, motivée par la mise à pied d’un reporter et la crainte d’une transformation de la radio en «média d’opinion» au gré des rapprochements avec la chaîne d’information du groupe Canal+. Sans faire grève, l’imitateur, vitrine de la radio, avait apporté son soutien au mouvement lors de chroniques caustiques. Pour la dernière de la saison, il avait rebaptisé Europe 1 en «CNews radio» et raillé «le grand capitaine breton» Bolloré.

Patrick Cohen, Pascale Clark, Anne Roumanoff, Bertrand Chameroy, Matthieu Belliard, Emilie Mazoyer, Wendy Bouchard… Les départs consentis ou forcés s’accumulent ces dernières semaines au sein de la radio, dont certaines voix vont être remplacées par des personnalités de CNews. La radio et la chaîne mettront en place une émission commune à la rentrée.