Le confondateur de l’association altermondialiste Attac et ancien directeur général du Monde diplomatique Bernard Cassen est mort jeudi à 87 ans des suites d’une maladie neurologique.
Président d’honneur d’Attac France, association qu’il avait cofondée en 1998 et présidée jusqu’en 2002, il a aussi travaillé au Monde en tant que journaliste dès 1967 avant de rejoindre le Monde diplomatique en 1973 et d’en devenir directeur général de 1996 à 2008. Il est l’un des fondateurs de l’université de Vincennes, devenue Paris-VIII, et a été secrétaire général de la Maison de l’Amérique latine à Paris, une institution qui met en avant les échanges culturels entre la France et les pays latino-américains. Né à Paris en 1937, il avait été reçu premier à son agrégation d’anglais et était père de trois filles.
«Critique frontale du capitalisme financier»
A travers son engagement altermondialiste, Bernard Cassen a été l’un des architectes de la création du Forum social mondial, dont la première édition s’est tenue à Porto Alegre, au Brésil, en 2001, en miroir au Forum économique mondial annuel à Davos (Suisse) qui rassemble de puissants chefs d’entreprises et dirigeants politiques chaque mois de janvier. «Cet homme a ramené au combat des dizaines de milliers de consciences dégoutées par l’état de la gauche vautrée dans le néolibéralisme», a réagi Jean-Luc Mélenchon dans un post sur X, voyant en Cassen «une des hautes figures fondatrices de l’altermondialisme et du non de gauche au traité européen de 2005». «Il a porté une critique frontale du capitalisme financier, à l’heure où les élites se réjouissaient d’une mondialisation heureuse pourtant déjà si violente», a également posté sur X la députée insoumise de Seine-Saint-Denis Aurélie Trouvé.
Ses cendres seront dispersées au cimetière du Père-Lachaise lors d’une cérémonie ouverte au public, ont indiqué ses proches, sans que la date exacte ne soit connue pour l’heure. Un hommage à la Maison de l’Amérique latine se tiendra aussi à la rentrée.