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Libération
Enquête

Conflit social au «Point» : «Je ne vois pas une IA qui saurait faire mon métier»

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Annoncé en avril, un plan social visant 52 emplois dans la rédaction de l’hebdomadaire de droite libérale provoque des tensions entre direction et rédaction, notamment autour de l’introduction de l’intelligence artificielle dans le processus d’édition des articles.
Le «Point» a perdu un quart de ses ventes en dix ans, passant de 384 000 exemplaires vendus en 2014 à 286 000 en 2024. (Alexandra Bonnefoy/REA)
publié le 13 juillet 2025 à 8h00

Le plan social leur est tombé dessus un matin d’avril. «Pas de sentiments, on nous vire», racontent Claude, Dominique et Sacha (1), membres du service révision du Point. 52 emplois supprimés dans la rédaction de l’hebdomadaire, dont la totalité de leur service, 18 postes. A leur place ? La direction veut miser en partie sur l’intelligence artificielle. La réorganisation, voulue par le directeur du journal Etienne Gernelle – et décrite en interne comme une montée en gamme pour contrer des ventes mal en point, selon lui – est menée au pas de charge. «Mais aucun membre de la hiérarchie n’est encore venu nous la détailler, ils ont l’air eux-mêmes dans le brouillard», se désole Sacha.

«On a l’impression que notre direction ne connaît vraiment pas la réalité de notre métier», ajoute Dominique. Le travail minutieux du rédacteur-réviseur comprend ainsi la correction orthographique, grammaticale et typographique, la vérification d’informations, l’analyse du style aussi, pour éviter les lourdeurs, les répétitions ou les incohérences, ou po