Fin août 1944, Marseille se libère. Les combats font rage dans la ville, opposant l’occupant nazi aux troupes alliées fraîchement débarquées d’Afrique du Nord pour épauler les résistants qui font pression. De part et d’autre du Vieux-Port, les deux journaux locaux sont pour l’heure aux mains des collaborationnistes. Mais depuis décembre 1943, une équipe de résistants communistes tirent sous le manteau, depuis Aix, un titre qui prend pour nom celui de l’hymne nationale interdite par le régime vichyste pour imposer son «Maréchal nous voilà». Le 22 août, la bande prend d’assaut, par les armes, le siège du journal pétainiste le Petit Marseillais. Le premier numéro de la Marseillaise sort officiellement quelques jours plus tard, drapeau bleu-blanc-rouge et photo du général de Gaulle à la une, titrée «Marseille libérée».
Quatre-vingt-un ans plus tard, ce mardi, à l’occasion de la Journée nationale de la Résistance, c’est cette histoire que la municipalité a voulu honorer en rebaptisant «Place du journal la Marseillaise» l’esplanade qui borde le bâtiment qui abrite toujours aujourd’hui la rédaction.
La façade est un peu décrépie, mais le drapeau français y flotte encore. Surtout, les travaux de rénovations des locaux voisins sont bientôt terminés, signe que le journal à