Elle d’habitude si en maîtrise d’elle-même, patronne à l’anglo-saxonne, la voilà qui retient quelques larmes à la fin de son discours. Cela surprend bon nombre de présents : en ce mois de décembre 2021, haute direction de France Télévisions et syndicalistes, tous masqués, Covid oblige, lèvent leurs verres à la retraite bien méritée de Marc Chauvelot, délégué CGT emblématique de la grande maison. La PDG émue du départ du leader de la première force syndicale de son entreprise, c’est rare. «On travaille ensemble toute l’année, c’est humain», désamorce un proche. Pour d’autres, le moment est surtout révélateur de la proximité nouée dans ces premières années de mandat entre Delphine Ernotte-Cunci et la CGT, syndicat majoritaire (surtout chez les techniciens) à France TV.
L’histoire aurait même commencé avant sa nomination, dès 2015. Rumeurs d’un deal élaboré dans un grand hôtel parisien avec Chauvelot pour faire passer les premières années de réforme intense. «Ernotte et la CGT ont été en cogestion de France TV depuis le premier jour», affirme même un ancien cadre. Fantasmes, répond-on du côté du syndicat, tout en concédant qu’une rencontre a bien eu lieu avant que Delphine Ernotte-Cunci ne soit nommée. «La CGT rencontrait tous les prétendants. Qui avaient envie de savoir où ils mettaient les pieds», commente Pierre Mouchel, l’actuel délégué syndical central du SNRT CGT. Reste qu’il y eut aussi du «donnant-donnant» par la suite, une «forme d’élan av