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Delphine Ernotte-Cunci rempile pour un troisième mandat à la tête de France Télévisions

L’actuelle dirigeante de la télévision publique française, en poste depuis 2015, a été choisie ce mercredi 14 mai par l’Arcom pour un nouveau mandat de cinq ans.
Delphine Ernotte Cunci à Paris le 29 août 2022. (Lionel Préau/Lionel Préau / Riva Press)
publié le 14 mai 2025 à 17h46

Son record de longévité va encore s’étendre. La présidente sortante de France Télévisions, Delphine Ernotte-Cunci, 58 ans, a été reconduite ce mercredi 14 mai par l’Arcom pour un troisième mandat de cinq ans.

La dirigeante, grande favorite, a été préférée par le régulateur de l’audiovisuel, à trois autres candidats : l’ancienne députée LREM Frédérique Dumas, l’ex-directrice générale adjointe de la régie pub de France Télés, Irène Grenet, et le communicant Jean-Philippe Lefèvre. Tous avaient été auditionnés lundi et mardi. En poste depuis 2015, Delphine Ernotte-Cuinci avait été la première directrice de France Télévisions à être reconduite cinq ans plus tard. Son nouveau mandat à la tête de 8 800 salariés et de 2,6 milliards d’euros de budget annuel débutera le 22 août.

Dans son communiqué, l’Arcom, qui a pris sa décision à la suite du vote à bulletin secret de son collège de huit personnes, dit avoir voulu «privilégier la continuité à la tête du groupe, dans un contexte marqué par des incertitudes majeures». En effet, le projet gouvernemental de holding commune pour l’audiovisuel public, porté par la ministre de la Culture, Rachida Dati, est censé revenir devant le Parlement au mois de juin. Si elle allait à son terme, cette réforme, soutenue sans réserve par Delphine Ernotte-Cunci, verrait France Télévisions, Radio France et l’Institut national de l’audiovisuel (INA) être regroupés dans une seule et même société.

Une potentielle révolution pour les équipes

L’Arcom justifie aussi son choix par «les transformations engagées ces dernières années et les résultats d’audience» de France Télévisions et de la plateforme numérique France.tv que Delphine Ernotte a promis de propulser d’ici à 2030 comme un «carrefour numérique incontournable de notre pays».

Pendant son audition, l’ancienne dirigeante d’Orange a ainsi ouvert la porte à une potentielle révolution pour les équipes de France Télévisions. Celles-ci devraient dans les prochaines années être poussées à alimenter en premier lieu la plateforme numérique et non plus la télévision linéaire classique, qui deviendrait «une vitrine» où les «meilleurs contenus» seraient repris. Cette évolution est jugée «opportune» par l’Arcom, tout comme les promesses faites par Ernotte-Cunci de placer la chaîne d’information en continu Franceinfo «au cœur» de la rédaction de France Télévisions.

Côté social, pas sûr en revanche que la reconduite de Delphine Ernotte-Cunci satisfasse entièrement les représentants du personnel de France Télévisions. Comme l’a récemment documenté Libération, la directrice a progressivement dérivé, au cours de ses deux mandats, de la concertation à une certaine forme de verticalité. Contrainte par des restrictions budgétaires, elle a ainsi réduit de près de 10 % les effectifs de l’entreprise. Ainsi, pour Antoine Chuzeville, délégué syndical SNJ, sa politique sociale a globalement «affaibli la boîte» et se trouve aujourd’hui dans une situation «de défiance et de blocage».

Mise à jour à 18h55 avec davantage d’éléments.