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Derrière la mise en vente de «60 Millions de consommateurs», la fin d’un engagement historique de l’Etat

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Portée par la secrétaire d’Etat LR Laurence Garnier, qui invoque des mesures d’économies, la cession annoncée du magazine créé en 1970 indigne ses salariés, qui défendent un pilier du service public dont dépend la survie de l’Institut national de la consommation.
Le magazine emploie une cinquantaine de salariés : journalistes, juristes, ingénieurs et économistes. (Ian Langsdon/AFP)
par Eliott Nail
publié le 21 novembre 2024 à 19h04

Ce pourrait être la fin d’une idée née en 1966 pour donner un poids politique aux consommateurs : créer l’Institut national de la consommation (INC) pour les défendre, avec un bras armé, le mensuel 50 Millions de consommateurs, lancé en 1970. Le gouvernement Barnier, à la recherche d’économies, veut se débarrasser du magazine de référence, devenu entre-temps 60 Millions de consommateurs, qui pourrait être racheté par son concurrent Que choisir. Mais avec lui, risque de disparaître le rôle même de l’INC.

Paradoxalement, c’est Laurence Garnier (LR), secrétaire d’Etat à la Consommation, qui a annoncé le projet de vente aux salariés de l’INC, vendredi 15 novembre, avec comme objectif, a-t-elle assuré, d’«optimiser l’utilisation des deniers publics», arguant la «perte massive d’abonnés (de 140 000 en 2019 à 76 000 en 2024), et un déficit persistant depuis sept ans». Si l’idée revenait régulièrement sur la table depuis dix ans, le choc reste «brutal» pour les salariés, explique Emmanuel Chevallier, ingénieur à l’INC, qui teste la toxicité des produits. D’autant plus qu’un plan de re