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Protestations

Des nouveautés, François Hollande et une grève pour la rentrée de France Inter

La reprise des radios publiques a été perturbée par une grève ce lundi 25 août, sur fond de critiques de la nouvelle grille.
François Hollande, déjà en 2016 sur France Inter. (Etienne Laurent/AFP)
publié le 25 août 2025 à 8h50

La rentrée est déjà agitée à Radio France. Les programmes de plusieurs stations du groupe public, dont France Inter qui héberge la première matinale du pays, sont perturbés lundi 25 août, jour de reprise, par un appel à une grève illimitée.

Après le départ de Léa Salamé pour le 20 heures de France 2, France Inter intronise un nouveau duo. Nicolas Demorand est désormais accompagné par Benjamin Duhamel. A Libération, l’ex de BFM a assuré vouloir «surprendre». Les premiers invités de cette matinale sont pourtant Amélie Nothomb et François Hollande, grands habitués des micros de la radio.

Investigation muselée, environnement minoré, humour dépolitisé

Il faudra attendre pour juger vraiment sur pièce puisque les auditeurs de France Inter ont eu droit à une large plage musicale pendant près de 45 minutes, avant que les chroniques reprennent temporairement l’antenne. Au micro, Nicolas Demorand a expliqué que cet appel à la grève avait été lancé «contre la stratégie éditoriale et contre les réformes menées par la direction» de Radio France. La programmation était également perturbée sur France Culture par exemple, mais la matinale de franceinfo se déroulait normalement.

Ce préavis de grève illimitée a été déposé le 11 juillet par les syndicats CFDT, CGT, FO, SNJ, SUD et UNSA. Ils rejettent plusieurs réformes voulues par la patronne du groupe, Sibyle Veil. Parmi elles : l’arrêt de la radio Mouv’ sur la FM, des changements éditoriaux au sein d’Ici (ex-France Bleu, le réseau des radios locales publiques) et l’arrêt d’émissions d’investigation et de reportage. Au sein d’Inter, certains s’indignent aussi de la maigre place de l’environnement sur la grille, ou de la dépolitisation de l’humour, en écho à une lettre ouverte des salariés de la chaîne en juin qui s’émouvait de «choix rétrogrades» de la directrice Adèle Van Reeth. «Des discussions menées vendredi avec la direction n’ont pas abouti à la levée du préavis», constatait encore le courrier. Une première grève, très suivie, avait eu lieu du 26 au 29 juin.

Elle avait immédiatement été suivie d’une deuxième, mais pour un motif différent. Il s’agissait de protester contre le projet de réforme de l’audiovisuel public porté par la ministre de la Culture, Rachida Dati. Il prévoit de créer une holding, France Médias, qui chapeauterait France Télévisions, Radio France et l’INA (Institut national de l’audiovisuel). Après un parcours parlementaire heurté, ce texte devrait revenir à l’Assemblée nationale à l’automne. Il a été adopté en juillet par le Sénat, où les débats ont été écourtés par le choix de la ministre d’employer l’arme constitutionnelle du vote bloqué.

Selon les dernières mesures d’audience de Médiamétrie, publiées début juillet, Radio France a enregistré une saison 2024-2025 record sur plusieurs antennes et France Inter a augmenté son avance comme première radio du pays.