Ce n’est pas souvent qu’on voit la PDG de France Télévisions, Delphine Ernotte, derrière un pupitre de TF1, ou le directeur général des programmes de M6, Guillaume Charles, sur la scène de l’auditorium au siège de la première chaîne à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Pour que d’ardents rivaux du paysage audiovisuel français se soient réunis ce mercredi matin, c’est bien que l’heure est grave : les dirigeants de TF1, M6 et France Télévisions, mais aussi des responsables de syndicats de producteurs (AnimFrance, l’USPA, le SPI) et des représentants de sociétés d’auteurs (SACD, Sacem, Adami, Scam) étaient tous présents pour le baptême du petit dernier des acronymes, LaFA, pour «la Filière audiovisuelle», soit le regroupement des acteurs d’un secteur qui emploie 300 000 personnes. «C’est plus que dans l’automobile», a ainsi pointé le patron de TF1, Rodolphe Belmer, à l’initiative du projet, évoquant des «mouvements tectoniques qui bousculent notre secteur».
Malgré la concurrence et le côté village gaulois de la télé française, il était donc temps de s’organiser pour défendre ses intérêts face aux plateformes numériques et leurs modèles, qui échappent souvent aux cadres de régulation français ou européen. Comme nouveaux défis posés au PAF, Rodolphe Belmer citait ainsi pêle-mêle la démocratisation des télés connectées, la distribution des programmes par Internet avec l’émergence de poids lourds mondiaux ou l’apparition de l’intelligence artificielle générative. D