Le parquet d’Orléans a ouvert une enquête à la suite des menaces de mort reçues par le directeur de France 3 Centre-Val-de-Loire, après son refus de diffuser un documentaire commandé et financé par la mairie d’Orléans sur les traditionnelles fêtes autour de la figure de Jeanne d’Arc. L’enquête a été confiée à la direction territoriale de la police judiciaire d’Orléans.
Nom dévoilé par Pascal Praud
Jeudi, le directeur de France 3 Centre-Val-de-Loire avait porté plainte contre X pour «menace de crime ou délit contre les personnes ou les biens à l’encontre d’un chargé de mission du service public», selon France Télévisions.
Jean-Jacques Basier affirmait notamment avoir reçu des appels téléphoniques menaçants, tels que : «On va s’occuper de ta gueule» ou encore «On va faire une visite chez toi, ça te permettra de réfléchir avant d’agir». Il a aussi indiqué avoir été victime d’insultes et de menaces sur les réseaux sociaux après l’émission de CNews l’Heure des pros du 30 avril, quand son nom avait été dévoilé à l’antenne par l’animateur Pascal Praud.
Le journaliste de CNews entendait alors dénoncer, en compagnie du maire d’Orléans, Serge Grouard (LR), invité régulier de l’émission, le refus de la chaîne publique de diffuser un documentaire commandé par la mairie d’Orléans sur la libératrice de la ville le 8 mai 1429.
«Lynchage en place publique»
Si France 3 Centre-Val-de-Loire avait donné son accord de principe pour diffuser ce magazine, la chaîne régionale affirmait toutefois fin avril avoir «toujours suspendu [sa] décision de diffuser à un visionnage strict permettant de voir si la ligne éditoriale [lui] convenait». «Plusieurs éléments […] laissent à penser que ce programme sera un produit trop politisé», expliquait la chaîne dans sa lettre de refus adressée à la mairie. Envisagée pour commenter le documentaire, la journaliste de Valeurs actuelles, Charlotte d’Ornellas, originaire d’Orléans, était jugée «proche de la droite identitaire». La chaîne avait aussi regretté que le maire s’exprime dans ce magazine prévu pour diffusion le 8 mai, «à deux jours de l’ouverture de la campagne officielle pour les élections régionales et départementales».
Selon la section France télévisions du Syndicat national des journalistes (SNJ) et le SNJ-CGT, «l’attitude irresponsable de polémistes et d’élus locaux doit cesser». Dans un communiqué commun, ils dénoncent «un véritable lynchage en place publique» de la part de Grouard et Praud. De son côté, le président PS de la région Centre-Val-de-Loire, François Bonneau, a jugé les menaces «insupportables», estimant qu’elles ne pouvaient «rester impunies».