Après la crise au Journal du dimanche, la presse peut-elle échapper à de nouvelles bollorisations ? Les questions autour de la concentration des médias et de l’indépendance des rédactions devraient revenir inlassablement au cours des Etats généraux du droit à l’information, qui s’ouvrent ce mardi 3 octobre et courront jusqu’à la fin du printemps 2024. Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, ce grand chantier pour «protéger l’information libre face aux ingérences» selon ses mots de mars 2022, a été annoncé le 13 juillet, au beau milieu des quarante jours de grève des salariés du JDD. Ce que tout le monde a interprété comme une réponse de l’exécutif à la reprise en main brutale de l’hebdomadaire par son actionnaire Vincent Bolloré, pour y installer l’ancien directeur de Valeurs actuelles, Geoffroy Lejeune. Depuis, 95 % des journalistes ont quitté la rédaction.
«Droit d’agrément»
«On veut croire qu’il va ressortir quelque chose de ces Etats généraux. Mais on attend du concret», dit Juliette Demey, ancienne co-présidente de la Société des journalistes du JDD. L’ex-rédaction de l’hebdomadaire poursuit le combat en s’organisant en association, dont la création sera officialisée au milieu d’une grande soirée festive