De quoi l’arrivée de Laurent Ruquier sur BFM TV est-elle le symptôme ? D’un infotainment qui se radicalise dans le paysage télé sous l’effet des chaînes Bolloré ? D’un recyclage toujours plus alambiqué de nos animateurs vétérans (voir Dechavanne, Ardisson) ? Lundi soir, la chaîne d’info en continu inaugurait en tout cas son 20 heures de Ruquier, une heure d’émission de débats présentée par l’ancien tenancier d’On a tout essayé. Cravaté et accompagné de Julie Hammett, transfuge de LCI, Laurent Ruquier se lance en quasi-journaliste, donne son «Sommaire de Ruquier», à base de dessins de presse (ambiance On n’est pas couché), balance une archive INA, «toute la misère du monde», Michel Rocard chez Anne Sinclair (ambiance Enfants de la télé). Petit problème technique, bruit d’objet qui tombe en plateau, Julie Hammett pense que l’animateur a renversé «la petite pédale» du prompteur. «Petite pédale ?» Fou rire (ambiance Grosses Têtes).

Si Ruquier est là à cette heure-là, c’est bien parce que BFM a un problème de 20 heures. Dans un entretien au Point, Marc-Olivier Fogiel, directeur général de la chaîne d’info, avait tenté de déminer le terrain : «Ce n’est pas un talk-show ni un programme humoristique. Il ne fera pas d’infotainment ni d’émission militante, mais de l’info, du débat tout court. Laurent Ruquier apportera son ton. Ce sera irrévérencieux et anticonformiste.» Zéro vocation à concurrencer CNews et le