La première matinale radio de France, celle de France Inter, a trouvé son nouvel intervieweur de 7h50. Ce poste très convoité, c’est Benjamin Duhamel qui va en hériter, comme le voulait la rumeur des derniers jours. Révélé par le Figaro, le transfert a été officialisé ce lundi 2 juin au matin par la radio publique. Le journaliste politique de 30 ans reprend ainsi le créneau occupé depuis deux saisons par Sonia Devillers. Cette dernière avait indiqué ne pas vouloir continuer cet entretien quotidien qui devrait devenir de plus en politique en vue de la présidentielle de 2027 : «J’ai adoré cet exercice, mais je ne suis pas prête à mordre pour avoir la petite phrase d’Eric Ciotti répondant à Mathilde Panot», avait-elle dit au Monde. Elle sera désormais chargée d’une interview à 9h05 tournée vers les questions de société.
Benjamin Duhamel reprendra donc, du lundi au jeudi, les commandes de cette interview «avec celles et ceux qui font l’événement et l’actualité du jour», dixit le communiqué de France Inter, qui semble, en creux, officialiser le maintien de Nicolas Demorand et Léa Salamé à la tête de la matinale à la rentrée, en mentionnant les noms des deux co-animateurs. Pour Adèle Van Reeth, la directrice de la station, Benjamin Duhamel est «un intervieweur incisif, précis, qui a le sens de l’actualité et une culture politique très fine», loue-t-elle dans le communiqué.
Héritier
Le journaliste ne quitte pas BFM TV pour autant : il continuera d’animer sur la chaîne d’information la quotidienne Tout le monde veut savoir, du lundi au jeudi à 18h50. Mais va arrêter sa tranche dominicale C’est pas tous les jours dimanche. Après avoir commencé sa carrière à RTL, Benjamin Duhamel était passé reporter à LCI avant de rejoindre BFM TV en 2019, d’abord pour suivre l’extrême droite, puis comme éditorialiste et intervieweur.
Héritier d’une longue lignée médiatique historiquement liée à l’audiovisuel public, il est le fils de Patrice Duhamel, ancien directeur général de France Télévisions, et de Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique et actuelle directrice de la rédaction nationale de France Télévisions, et le neveu d’Alain Duhamel, éditorialiste politique ayant commencé sur l’ORTF. Sur ces accusations de profiter d’un certain népotisme médiatique, Benjamin Duhamel expliquait en septembre à Libération qu’il «serait indécent de [s]e plaindre» : «Les fils de femme de ménage ou d’agriculteurs ne partent évidemment pas avec les mêmes chances dans la vie. Ça m’agace juste quand ça m’essentialise. J’espère quand même que si je suis arrivé là, ce n’est pas simplement à cause de mon nom.»