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France Inter : Guillaume Meurice, menacé de licenciement, sera fixé sur son sort le mardi 4 juin au plus tôt

Suspendu depuis début mai pour une blague sur Benyamin Nétanyahou qui a suscité des critiques, l’humoriste était convoqué ce jeudi 30 mai par une commission de discipline de Radio France.
Guillaume Meurice le 5 avril 2017, à Paris. (Lionel Bonaventure /AFP)
publié le 30 mai 2024 à 21h07

Encore plusieurs jours d’attente. Guillaume Meurice, humoriste phare de France Inter depuis douze ans, sera fixé sur son sort au plus tôt mardi 4 juin, selon le syndicat Sud. La commission de discipline le concernant s’est tenue ce jeudi 30 mai au matin, comme il l’a partagé sur son compte Twitter avec une photo de sa convocation. Mais aucune décision définitive de sanction ne peut être notifiée moins de deux jours ouvrables après la tenue de la commission, soit mardi au plus tôt. Guillaume Meurice est suspendu depuis début mai dans l’attente d’un possible licenciement.

Il avait été écarté de l’antenne de la radio le 2 mai, quatre jours après avoir réitéré ses propos polémiques sur le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, tenus fin octobre. Il l’avait comparé à une «sorte de nazi mais sans prépuce», et avait été accusé d’antisémitisme. Il avait également été visé par des plaintes pour «provocation à la violence et à la haine antisémite» et «injures publiques à caractère antisémite», qui ont été classées sans suite par le parquet de Nanterre le 22 avril. Se félicitant de cette décision de justice, l’humoriste a alors répété sa blague.

Guillaume Meurice a été convoqué le 16 mai un entretien préalable avec les ressources humaines de Radio France, avant cette commission de discipline, à laquelle ont participé plusieurs représentants syndicaux. Membre de Sud, il était accompagné par son syndicat. «La direction maintient ses griefs. Nous avons poursuivi nos arguments qui visent à rappeler que Guillaume Meurice a fait son travail d’humoriste à l’antenne et à défendre qu’il n’a pas manqué de loyauté envers Radio France ni n’a cherché à instrumentaliser l’antenne à des fins personnelles», ce qui lui est reproché, a précisé une des participantes.

Une grève contre la suspension de Guillaume Meurice avait empêché dimanche 12 mai la diffusion de l’émission de Charline Vanhoenacker, dont il fait partie, et perturbé les programmes de cette station durant la journée. «France Inter et Radio France persistent à s’attaquer à l’humour», avaient déploré dans un communiqué l’intersyndicale du groupe public CFDT-CGT-FO-SNJ-UNSA-SUD et les sociétés des journalistes et des producteurs de France Inter. C’est également «une émission emblématique» qui est «attaquée» et «se retrouve gravement affaiblie et déstabilisée, au risque de provoquer sa disparition», ajoutent ces organisations au sujet du programme «Le grand dimanche soir», où officie l’humoriste et que présente Charline Vanhoenacker.

Les syndicats de Radio France et la rédaction de France Inter ont demandé la semaine dernière à leur direction de renoncer «à une décision de licenciement» de Guillaume Meurice, estimant que cela «créerait un précédent grave» pour «la liberté d’expression».